dimanche 17 novembre 2013

Fou d'la folle !



Il faut croire que la Folle noire d'Ambat connaît un succès grandissant, puisque lorsque je suis arrivé il y a un an, nous vendions le 2010 (dont j'avais causé ICI). En avril, nous étions passés au 2011 : ce millésime était très différent, plus fin et beaucoup moins réduit à l'ouverture. J'avais donc fait aussi un billet pour le présenter (). Six mois plus tard, exit le 2011, bonjour le 2012 ! Étant donné le caractère changeant de la cuvée, il était de notre devoir le plus impérieux de la déguster afin de vous tenir informés (pfff, on est vraiment des travailleurs de force, ' pouvez pas imaginer...).

Le premier jour (mercredi midi), à l"ouverture, le vin présente une belle robe pourpre sombre, bien colorée, mais pas opaque. Le nez est alors un peu fouillis/brouillon où surnage le poivre et les fruits noirs. La bouche est dans l'esprit du 2011, plutôt fine, mais fait un peu brute de cuve. Il faut dire que l'embouteillage doit être assez récent. Comme on avait pas mal d'autres choses à goûter, on l'a mise de côté, et attendu que le temps fasse son œuvre.

Le lendemain (jeudi midi), nous nous en versons un verre : le nez n'est plus brouillon du tout. Il est devenu très pur, dominé par la violette, avec de fines touches poivrées. La bouche a gagné aussi en cohérence : fine, soyeuse, fruitée. Un régal ! Y a pas : 2012 est une réussite.

Le surlendemain (vendredi midi), on re-teste. Wouaoh ! Le nez est encore plus beau que la veille, plus complexe. Comme le fait remarquer Eric R, on partirait à l'aveugle en Côte Rôtie. LA bouche est toujours aussi fine, mais a gagné en tension en intensité. C'est diablement bon !

Le même soir, je l'ai ramenée à la maison pour la terminer. Non seulement il n'y a pas une trace d'oxydation, mais elle est au summum de sa forme. Le nez est charmeur, sur la violette, le zan, la mûre, avec en arrière-plan une ambiance "âtre de cheminée" comme on peut le sentir sur certains Graves/Pessac-Léognan. Et puis bien sûr ce poivre blanc fraîchement moulu.

L'attaque en bouche est tonique, fraîche, puis elle gagne en amplitude, avec un toucher de bouche tout en délicatesse, et un fruit, une fraîcheur... et toujours cette violette !... Un ensemble vraiment harmonieux qui résume tout ce que j'aime dans un vin. 

La finale est expressive, avec une fine mâche et des épices en pagaille. Et cette sensation de plénitude ... puis de tristesse lorsque j'en arrive à la dernière goutte. Peut-être la meilleure de toutes ?

Le plus dingue dans cette affaire, c'est que je parle d'un vin à 7.80 €. Quand je vois le nombre de vins que j'ai pu boire qui valaient beaucoup plus cher et m'ont apporté un plaisir nettement moindre, y a de quoi se poser des sacrées questions, tout de même... Définitivement, il n'y a aucun lien direct entre le prix payé et le plaisir obtenu. Et quelque part, je trouve ça diablement réjouissant !

Pour le service, un carafage de quelques heures, voire d'une journée, devrait permettre de l'avoir à point.





1 commentaire:

  1. tout est dis..
    encore une fois excellent rapport qualité prix.

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