jeudi 13 juin 2013

Romorantin de Courtois : suprématie du cépage ou du vigneron ?


Le vigneron est-il au service des cépages ou les cépages sont-ils au service du vigneron ? C'est un peu comme l'histoire de l'oeuf et la poule... Toujours que l'on peut se poser la question en dégustant les vins blanc d'Etienne Courtois. Lorsque j'ai dégusté Or'Norm et Plume d'ange, j'ai bien eu du mal à reconnaître le Sauvignon. Si je les avais dégusté à l'aveugle, je serais probablement parti sur du Chenin. Si j'en reparle aujourd'hui, c'est que je me dis la même chose  sur son Romorantin  : on dirait du Chenin ! Or, ces trois cépages ne se ressemblent pas vraiment, et ne sont pas liés génétiquement (le Romorantin est apparenté au Chardonnay). 

Du coup, on a tendance à se dire que la patte du vigneron a plus d'influence que celle des cépages. Les trois vins cités sont avant tout des Vins de Courtois, le cépage étant finalement au service de l'expression du maître des lieux. Ce n'est ni bien, ni mal. Je pense d'ailleurs que la plupart des fans de Courtois aiment simplement ses vins, pour ce qu'ils sont, pour ce qu'ils expriment, en ne pensant que très vaguement aux cépages utilisés. 

Venons-en tout de même au sujet du jour : le Romorantin 2010 Lot 10 d'Étienne Courtois

La robe est d'une couleur dorée intense, lumineuse.

Le nez dévoile des notes de gelée de coing, de pomme séchée, d'encaustique... (rappelant les Vouvray de Lemaire-Fournier)

La bouche est tendue, acérée, mais bien enrobée par une matière douce et confortable, créant un contraste assez saisissant. 

Ce "confort" n'est que de courte durée : la finale est fougueuse, débridée, avec une astringence et une amertume (très Chenin) qui  confinent à la violence, mais une violence totalement consentie : celle qui vous fait du bien, vous libère en vous sortant de vos gonds, en disant m... au convenu, au viniquement correct. Paradoxe d'un vin signé Courtois ;-)



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