mardi 5 mars 2013

Les mal aimés... une tuerie !



Faire acte de charité, j'avoue, c'est pas trop mon truc, mais lorsque je vois des mal aimés * couchés dans des cartons, dans une pièce froide et sombre, je ne peux m'empêcher d'en inviter au moins à la maison. Forcément, il est ravi. Ce qu'il ne sait pas, c'est que je suis Ambazac psycho**, le bottle killer limousin...

J'attend qu'il prenne un peu ses aises, qu'il se réchauffe juste ce qu'il faut, car il était engourdi par le froid. Je peux alors passer à l'attaque avec mon arme favorite. Pas de trucs modernes, avec levier démultiplicateur ou à gaz comprimé. J'aime prendre mon temps...



Je verse le liquide couleur sang de boeuf de cheval dans mon verre,  et  je respire un bon coup...

Le nez est d'une grande gourmandise, sur les fruits sauvages (sureau, prunelle), la cerise noire réchauffée par les rayons du soleil, les épices ... mais aussi une touche sanguine, ferreuse. Le genre de liquide que je pourrais respirer des heures.

La bouche est ronde, fruitée, juteuse,  avec des tannins souples et des épices en pagailles. L'équilibre est vraiment remarquable, avec cette – excusez l'oxymore *** –  rusticité civilisée, tellement revigorante dans ce monde aseptisé, ennuyeux.

La finale de belle intensité, très savoureuse,  épicée évidemment, avec toujours ce côté sanguin/ferreux.

C'est pas un vin d'une complexité folle, il sera vite repéré comme pirate dans une dégustation de grands crus, mais p..., ce que j'aime ça ! "Haut degré de torchabilité", dirait un ami...

Autant dire que si je recroise un mal aimés, je lui règle son sort ;-)

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* Les mal aimés, ce sont des cépages accusés à tort d'avoir produit des vins de m... , et sauvagement arrachés. Les responsables étaient les vignerons qui les engraissaient à tort et travers pour ensuite les faire pisser avec des rendements pléthoriques. Bien travaillés et à faible rendement, l'Aramon, l'Alicante, le Picpoul noir et le Carignan  donnent de très bons vins ... comme celui-ci, par exemple.

** Petit clin d'oeil à American psycho de Brett Easton Ellis qui racontait l'histoire d'un golden boy serial killer à ses heures perdues (entre autres de SDF, mais pas que...)

*** Figure d'opposition qui consiste à réunir deux termes de sens contraires à l'intérieur d'un même syntagme

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