jeudi 21 février 2013

Des vins sans soufre qui devraient plaire à tous...



Pas la peine de vous précipiter sur votre site favori  pour commander les deux bouteilles dont je vais vous parler aujourd'hui : on ne les a pas encore reçus. Par contre, nous avons pu déguster les échantillons, et c'est vraiment enthousiasmant. 

Étant donné que j'ai déjà parlé hier d'un vin de Jean-Louis Denois, certains vont croire qu'il est actionnaire de Vins Étonnants ;-) Pas du tout. Plutôt la loi des séries...

Jean-Louis Denois, donc, s'est essayé au sans-soufre. Mais comme ce n'est pas le genre de personne à laisser le hasard faire les choses, il s'est entouré d'un luxe de précautions, s'inspirant entre autres d'un livre d'un œnologue Alsacien, Arnaud Immele :  "les grands vins sans sulfites" (lire à ce sujet l'intéressante interview de la Revue des œnologues). Cela demande à revoir ses méthodes de travail, simplifiées par le SO2 qui sert de filet de sécurité, mais le résultat s'avère payant. Non seulement un vin sans sulfites bien fait ne sent pas la cour de ferme, mais il est résistant à l'air et au vieillissement (Jeff Carrel, avec une vision aussi rigoureuse, produit l'Enclos de la croix rouge, un vin sans soufre au superbe rapport qualité/prix).

Les vignes de Saint-Paul, à la frontière entre le Languedoc et le Roussillon (mais en appellation Vins de France!) existeront en deux couleurs :

Le blanc est issu de vignes de Chardonnay de 25 ans, à 7 kms seulement de Maury, mais plus en altitude et au bord d'une petite rivière, la Boulzanne. La vinification et l'élevage se sont fait en cuve, et l'embouteillage a eu lieu le 1er février dernier.

Il affiche une robe de couleur paille.

Son nez est frais et expressif, sur les fruits blancs, la pêche, le citron confit et la brioche sortant du four.

La bouche est ronde, croquante, savoureuse, avec une hénaurme fraîcheur

Belle mâche en finale, avec cette "tannicité" qui me fait penser à certains Corton-Charlemagne, donnant à ce vin une rusticité gourmande assez jubilatoire.



Le rouge est un assemblage Syrah/Merlot, complété par 10 % de Grenache. Les vignes sont situées en haut du Val d'Agly. Vinification et élevage en cuve, et mise en bouteille également le 1er Février.

La robe est pourpre violacée, opaque.

Le nez évoque les fruits noirs frais, l'olive noire, avec des notes légèrement fermentaires (c'est un 2012) disparaissant à l'aération.

La bouche est ronde, pulpeuse (on croque dans le raisin) avec des tannins veloutés et un côté très rafraîchissant. Ce qui n'exclut pas la densité de la matière : y a du vin!

Finale savoureuse, avec un retour sur l'olive, le poivre, le cacao. On s'en ressert un autre verre avec beaucoup de plaisir, avec cette sorte d'urgence intérieure…

Dans les deux cas, j'ai testé leur résistance  à l'air sur 48 h : non seulement ils ne se dégradent pas, mais ont plutôt tendance à se complexifier.

On devrait les avoir d'ici un mois, je pense, et ils devraient être aux alentours des 10-11 €.

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