vendredi 19 octobre 2012

Guillaume Bouvet : bienfaiteur de l'humanité ou dangereux individu ?



Comme ça, il a l'air sympa, Guillaume Bouvet. Mais il ne faut pas s'y fier. C'est pour mieux vous vendre sa marchandise qui vous rendra addict. Il travaille en bande organisée au Domaine de Gaïa, non loin de Faugères. A portée de tire-bouchon d'un individu presque aussi dangereux que lui : Julien Seydoux.

Comme ce dernier, il n'est pas un enfant du cru puisqu'il vient de Savoie où ses parents exerçaient le même métier que lui : pourvoyeurs de plaisir en bouteille. Afin de le rendre plus performant, le jeune Guillaume est envoyé en apprentissage en Bourgogne et en Afrique du Sud. Il teste d'abord son savoir-faire chez son paternel avant de s'exercer dans une contrée au climat plus accueillant : le Languedoc.



En 2000, il se met à son compte en partant de zéro : un terrain de 10 hectares, sans un pied de vigne. 

En 2001, il plante du Merlot et du Cabernet Sauvignon

En 2002, il plante de la Syrah (et commence à construire son chai car il va bien falloir mettre sa récolte quelque part). 

En 2003, il plante du Grenache (et vinifie ses premiers raisins)

En 2004, c'est au tour de la Roussanne (et vend ses premières bouteilles).

Etc...


Aujourd'hui, sa gamme comprend 7 cuvées différentes, en rouge, blanc, rosé et moelleux. Toutes font  preuve d'originalité, d'où le classement de certaines en Vin de France. Comme par hasard, les deux que nous avons choisies sont dans ce cas. Mais nombre de nos clients savent passer outre ce genre de petits détails administratifs : seul le plaisir compte !


Et du plaisir, il en offre, cet Harmonie 2009 ! Dans un genre assez différent d'un vin ordinaire. Il ne donne pas dans la richesse, la puissance ou la complexité. Lui, son truc, c'est la buvabilité. Et c'est là que je dis que Môssieur Guillaume Bouvet est un dangereux individu. Car on n'a pas le droit de produire des vins qui se boivent aussi aisément. C'est tellement rond, glissant, juteux ... qu'on a pas l'impression de boire de l'alcool ni de commettre péché. Du coup, vous en buvez beaucoup plus que de raison, d'autant qu'il est peu onéreux (6 €). Et là, vous êtes sur la mauvaise pente : votre conjoint(e) vous intime de choisir entre l'Harmonie de Gaïa et celle de votre couple. Le curé de votre paroisse ne souhaite plus votre présence à l'office dominical (vous chantez trop fort et trop joyeusement). Bref, votre vie risque de partir en éclats. Cela explique pourquoi nous avons longtemps hésité avant de vous le vendre, car nous ne sommes pas là pour briser des existences. Mais en même temps, par les temps qui courent, y a pas de mal à se faire plaisir. Nous vous mettons donc ces bouteilles à disposition si vous nous promettez que vous serez raisonnable. Promis ?


Bon, là, si cette bouteille est en Vin de France, c'est qu'il n'est pas prévu dans le Languedoc de faire une vendanges tardives de Roussanne. Au diable le législateur : il ne sait pas ce qu'il rate...

On pourrait attendre de ce type de vin qu'il soit riche, opulent, entre l'or et le cuivre. Eh bien pas du tout. La robe est à peine jaune paille. Le nez est fin, aérien, sur des notes d'abricot et de miel. La bouche a une fraîcheur cristalline, éclatante, avec un sucre très bien intégré, équilibré par une acidité discrète mais efficace. Jolie finale sans lourdeur, bien aromatique. Un vin idéal pour ceux qui souhaitent prendre l'apéro en douceur  : il n'écrasera pas les mises en bouches qui l'accompagneront. Il s'entendra également avec une tarte aux fruits ou des pâtes persillées. 

Là aussi, prudence : ce liquoreux se boit très (trop?) facilement...

Quand la bise sera passée et que l'été pointera son nez, nous vous proposerons le rosé de ce diable d'homme, tout aussi addictogène, même pour ceux qui croient détester les vins de cette couleur...



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