mercredi 31 mai 2017

Lorsque le cab' met le cap au sud


Si la famille Ardèvol vivait de la vigne depuis le XIIIème siècle,  elle l'avait abandonné après la seconde guerre mondiale pour se lancer dans la production de noisettes, plus rentable financièrement à l'époque. Au moment de la renaissance du Priorat, à l'initiative de René Barbier du Clos Mogador et quelques autres, Josep Ardèvol s'est lancé en 1995 dans l'aventure viticole . Son credo : pas de pesticides chimiques (seul le soufre est utilisé), désherbage uniquement mécanique,  et le moins possible d'intervention au chai, en limitant les intrants.

Alors qu'il restait dans le Roussillon pas mal de vieilles vignes de Grenache et de Carignan, c'était plutôt chose rare dans le Priorat. D'où la plus grande proportion de "cépages améliorateurs" comme ont dit chez  nous : Cabernet Sauvignon, Syrah, Merlot...

Le  Cabernet Sauvignon dans le Sud, c'est loin d'être toujours top. Mais l'altitude et le schiste aidant, il apporte sa tension et sa race sans tomber dans l'exubérance. Tout ce qu'on aime  :-)


( 50 % Cabernet Sauvignon et 50 % Grenache)

La robe est grenat bien sombre, mais translucide.

Le nez est bien mûr, sur des notes de fruits noirs confits, de tabac, d'épices, avec une pointe résineuse/balsamique. 

La bouche est à la fois ronde, ample et élancée, avec une matière douce et veloutée enveloppante, et une belle tension dont on ne sait si elle vient du Cabernet ou du schiste (sûrement les deux). L'ensemble est en tout cas harmonieux, avec une grande fraîcheur aromatique. 

On retrouve cette dernière dans la finale tonique, délicieusement mâchue, entre notes grillées/épicées/réglissées, fruits compotés et toujours cette signature résineuse/balsamique aux consonances piémontaises.

(50 % Cabernet Sauvignon, 20% Merlot, 20 % Syrah et 10% Grenache)

La robe est encore plus sombre, avec du translucide en cherchant bien ;-)

Le nez est plus discret, mais plus profond, plus ténébreux, sur des fruits encore plus confits, et un côté balsamique plus marqué (ça fait presque liqueur...) rafraîchi par une (bienvenue !) pointe mentholée. Graphite/cèdre, aussi. 

La bouche est plus sur la longueur que la largeur, avec une tension plus fine, plus ténue, aussi, avec une matière d'abord soyeuse, gagnant de plus en plus en puissance et densité, tout en exprimant là aussi une p... de fraîcheur. 

Comme dirait Dédé Manoukian, la finale est la résolution de la septième dominante. En tout cas, c'est là que se joue tout le vin ; l'intensité est à son comble, le plaisir aussi, avec une énergie à la limite du monstrueux. Ça envoie sévère, sans jamais agresser. C'est à cela que l'on reconnaît le grand vin. Et je pense qu'on n'en est pas loin. C'est long, intense, avec le couple acide - balsamique à son acmé. Waouh, quoi. 

mardi 30 mai 2017

Quand le rosé met le grand braquet...


Non, je ne vais pas vous parler de cyclisme, mais vin, comme d'hab'. Le Braquet (ou Brachet) n'est pas celui de la bicyclette, mais un cépage que l'on ne trouve normalement que dans les Alpes Maritimes (comme à Bellet). Normalement, disais-je. Car il y a un zigue du côté de Capestang (Hérault) qui adore planter plein de trucs qui viennent d'ailleurs : Counoise, Nielluccio, Petit Verdot... et même de l'Assyrtiko ! Et donc, il a planté aussi du Braquet, pas sans mal, d'ailleurs (c'est un vigneron qui lui a fourni les bois,  greffés ensuite chez un pépiniériste). 

Le Braquet est un cépage qui amène aux vins beaucoup de finesse, mais peu de couleur. La solution "rosée" qu'a choisi Olivier Pascal est donc un bon compromis : on récupère la finesse ... et la couleur, ben tant pis... 

La robe est entre le saumon clair et le melon.

Le nez, après une bonne aération, est fin et intense, sur des notes grillées (noisette, café... ) et d'écorce d'orange séchée, avec une petite touche "fruits rouges", tout de même (framboise, groseille).

La bouche est ample et élancée, avec une matière délicate, aérienne et un gras finement enveloppant. Puis celle-ci se concentre, devenant plus séveuse/vineuse.

La finale est expressive et énergique, très marquée par les épices et les notes grillées /salines  qui persistent assez longuement.

PS 1 : l'aération lui fait vraiment beaucoup de bien : un carafage lui fera beaucoup de bien. Il faut plutôt le servir à 14 °C pour en ressentir toutes les qualités. Le Braquet donne des vins qui vieillissent bien. Il serait intéressant de garder cette cuvée quelques années, histoire de voir ce que ça donne...


PS 2 : pour le nom de cette cuvée, Honi soit qui mal y pense, Olivier Pascal a repris l'orthographe anglo-normande d'origine de la devise de l'Ordre de la Jarretière. Il n'y a donc pas de faute d'orthographe ;-)


lundi 29 mai 2017

Caractère sanguin !


Ben oui, c'est comme ça : Sanguine a du caractère. Et Caractère est des plus sanguins. Bon on pourrait dire aussi que Sanguine est sanguine et Caractère a du caractère, mais ça ferait plus ton sur ton. Ou pléonastique.

Pour rappel, Caractère est issu de très vieilles vignes de Gamay (plus de 80 ans) plantées sur des coteaux basaltiques. En Beaujolais, on vous vendrait cela une vingtaine d'euros. Mais nous sommes dans le Forez, moins réputé (à tort). Le prix est donc nettement plus bas, à la limite du scandaleux : 6.60 €. Profitez-en. Ça ne durera peut-être pas... 

La robe est grenat translucide, légèrement violacée.

Le  nez est ouvert et mûr, sur la quetsche chaude, le noyau, la baie de sureau, avec ces notes sanguines/ferreuses qui me rappellent Lo sang del païs. 

La bouche est élancée, tendue, avec une fraîcheur intense – plus aromatique que structurelle  – et une matière ronde et juteuse qui lui apporte de la gourmandise.

C'est cette fraîcheur qui domine non seulement la finale fruitée/sanguine, mais qui persiste longuement une fois la dernière goutte avalée, avec des notes de menthol et de poivre de cubèbe qui la renforcent.


vendredi 26 mai 2017

Un Chardo né sous une autre étoile


Depuis 2-3 ans, il y a de nombreuses expérimentations de "vins oranges", mais il en existe très peu qui concerne le Chardonnay. Cette cuvée Champ d'Aubert pourrait inciter d'autres producteurs à s'y mettre, car c'est une réussite : le vin est équilibré, sans aromatique déviante, avec certes plus de tanins qu'un vin blanc classique mais parfaitement intégrés. Ce qui est intéressant, c'est que cela ne ressemble plus du tout à un Chardonnay. Tout en étant très loin de tout autre vin orange que j'ai pu goûter (dont beaucoup se ressemblent alors qu'ils proviennent de cépages différents). On a affaire ici à un vrai vin. Pas à un truc bizarre où tu te demandes s'il y a bien du raisin dedans...

La robe est d'un or intense, très légèrement trouble.

Le nez fait plus penser à un liqueur (noix, orange) ou à liquoreux qu'à un vin sec. Du coup, on s'attend à de la douceur en bouche...

Eh bien pas du tout : c'est sec de chez sec, avec une matière impétueuse qui emporte tout sur son passage. L'ensemble est très tendu, mais en même temps,  il y a de rondeur et de la générosité – et même du moelleux – dans cette matière brut de brute. Il y aussi quelques tanins dus à la macération de douze jours, mais ils sont plutôt bien fondus et intégrés.

En fait, ceux-ci ressortent plus dans la finale très mâchue et des plus savoureuses. Mais comme ils vont de pair avec une aromatique extravertie (fruits secs, agrumes, épices) et une tonicité vibrionnante, eh bien, ça passe tout seul, ou presque.

Une semaine après ouverture et conservé à température ambiante, il est encore meilleur, avec des tanins devenus imperceptibles.




mercredi 24 mai 2017

Les perles étonnantes de Sandrine Goeyvaerts


Ça y est : la caviste-blogueuse belge a encore frappé. Après Jamais en carafe dont j'avais parlé ICI, voici les Perles d'une caviste. Il est peut-être encore un peu tôt pour dire que c'est l'album de la maturité, mais je trouve ce livre encore plus réjouissant que le premier. 


Le principe est simple : elle part de 50 phrases qu'ont entendues tous les cavistes de France et de Belgique (et même de Suisse, hein). En voici quelques unes 

"Le vin de France, c'est de la piquette. Vous en vendez à 20 euros ? C'est du vol !"

"Je voudrais un vin sans sulfites, ni pesticides, ni gluten et sans trop d'alcool."

"C'est pour un connaisseur : il prend des cours d'œnologie. Depuis deux mois."

"Je ne veux aucun vin au-dessus de 12 °. Ça tape vraiment beaucoup trop".

"Les pays d'Oc, tout le monde le sait, c'est magouille et compagnie."

"Les vins de Savoie, c'est juste bon pour boire avec la raclette."

"Il faut un vin doux, mais pas calorique, c'est pour des femmes."

Etc.

Et Sandrine répond à cette sentence avec beaucoup de pédagogie, de pertinence, et souvent d'humour, démontrant sans humilier que le client fait fausse route. Au passage, elle donne une quantité d'information assez impressionnante. Une fois que vous aurez tout assimilé ce qu'il y a dans ce livre, on pourra dire que vous êtes un amateur vraiment averti (vous en vaudrez donc deux).


Bon, ce que je viens de vous décrire, c'est la page de gauche. Sur celle de droite, il y a une cuvée d'un producteur (français dans 48 cas sur 50). Sans le millésime, car cela daterait le livre un peu trop rapidement, et frustrerait celui qui ne trouverait que 2015 alors que c'est le 2014 qui est vanté. Mais comme ce sont des producteurs réguliers, y a pas trop de souci. La description du vin est donc plutôt générale. Disons que ça donne une idée du style. C'est autant le vigneron (ou la vigneronne) qui est mis en avant. 

Sandrine m'a avoué ne pas l'avoir fait exprès, mais sur les 50 bouteilles conseillées, 20 sont disponibles à Vins étonnants (pas moins de 40 %, donc !).Quelque part, ce n'est pas vraiment "étonnant" : elle a privilégié les bons vins (essentiellement) bio de qualité à prix abordable. C'est pile-poil notre créneau (ou credo ? Les deux...).



À cela s'ajoute un lexique des plus savoureux tout en étant pertinent: même si vous connaissez leur définition "classique", vous prendrez beaucoup de plaisir à lire celles de Sandrine. Exemples choisis :

Charpenté : puissant, solide. "Ce Saint-Joseph est correctement charpenté, normal pour un menuisier."

Complexe : qui a beaucoup d'arômes différents, qui évolue quand on le goûte. Les sommeliers adorent placer le terme "complexe" quand ils ont une panne d'inspiration.

Dentelle : vin d'une grande finesse. Si l'on ajoute qu'elle vient de Bruges ou de Calais, on gagne des points. Et si l'on y adjoint Montmirail, on épate les géographes.

Glouglou : qui se savoure sans réfléchir, on parle alors de "buvabilité". Le glougloutage, ou glougoutement, est l'action qui en découle. Plus hipster et fashion que "gouleyant" qu'il a supplanté.

Typicité : caractère d'un vin. La typicité peut s'appliquer au cépage ou à l'appellation. Si on ne sait pas quoi dire, on peut toujours l'employer, dans le doute.

Enfin, voilà : 126 pages de p'tit bonheur que l'on n'est pas obligé de lire d'une traite. Au contraire, l'idée est plutôt de picorer ici et là. Un coup, c'est la "perle du client" qui vous attire. Une autre fois, c'est la quille. Ou le petit encadré en bas à droite, au titre parfois"limite"...  mais toujours instructif. tout ça pour le prix d'une bouteille abordable (12.90 €). Pourquoi se priver ?

Cadeau bonus !






Rosé Vs Rosé


Il y a plusieurs écoles, en vins rosés. Ceux qui les préfèrent très clair, façon rosé de Provence, ceux qi qui les préfèrent rose framboise (voir fuschia) intense, façon clairet bordelais, ou encore limite "vin orange", façon Tavel. Les deux que je vous présente aujourd'hui ne viennent ni de Provence, ni de Bordeaux, mais de régions pas forcément réputées pour leurs rosés. Le premier est sans soufre, concocté par le domaine Costes-Cirgues,  le second est un 100 % Seibel, vinifié par l'équipe de Vin & Pic (Côtes du Forez).






La robe est "rose thé" ou saumon pas trafiqué ;-)

Le nez est fin, sur des notes de melon, pêche de vigne, fraise confite, avec une touche d'amande grillée et d'épices.

La bouche est ronde, fraîche, gourmande, avec une matière vineuse/séveuse/épicée contrebalancée par une fine acidité et un (très) léger perlant. L'ensemble est harmonieux, avec juste la tension nécessaire.

La finale joue malicieusement sur le duo amertume/astringence en jouant subtilement sur les curseurs pour ne heurter personne. C'est très écorce d'orange/pomelo, avec une palanquée d'épices comme sait l'apporter le Mourvèdre.

La persistance est très au-delà de l'honorable, ce qui devrait permettre au vin de résister à des plats relevées (couscous, taboulé, tajine, côtes d'agneau au BBQ...)




Seibel 2016 (6.00 € - sic ! )

La robe est entre le rouge groseille et la framboise.

Le nez dévoile des notes de "bonbon anglais" (= amylique en langage techno), de petits fruits rouges et de zeste d'orange.

La bouche est élancée, avec une matière dense et douce, presque moelleuse au toucher, avec un fruit épicé bien présent et ce qu'il faut de fraîcheur.  Par rapport au précédent, il fait plus rentre-dedans – sans que ce soit du tout agressif. Très Tavel style, prix (méga) abusif en moins.

La finale ne joue pas sur l'amertume et l'astringence comme le Point du jour. Elle est beaucoup plus fondue/raccord avec le reste de la bouche, avec une amplification des notes épicées qui persistent longuement.

Ce vin, un peu comme un Tavel, devrait pouvoir accompagner les plats à base de tomate, ail et/ou safran qui ont tendance à massacrer autant les rouges que les blancs : pizza, paella, bouillabaisse..., mais aussi les grillades, l'agneau confit provençal... 

lundi 22 mai 2017

La lettre de Mai 2017


Notre newsletter de mai 2017 a été éditée vendredi 19 mai. Même si vous n'êtes pas parmi les chanceux déjà abonnés, vous pourrez y accéder en cliquant ICI !

vendredi 19 mai 2017

Varenne du poirier : un modèle de "vin nature"


Il y a quelques jours, je vous ai parlé du Pin'Eau de Loire, un demi-sec de Chenin peu sulfité (10 mg/l ajouté à la mise). Aujourd'hui, je vous parlerai d'un Anjou sec  du même domaine – les Grandes Vignes – où aucun sulfite n'a été ajouté. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'en contient pas : il s'en forme naturellement durant la vinification. Cela ne se ressent pas du tout : vous avez vraiment l'impression de boire un Chenin d'Anjou "classique".  Cette cuvée provient d'une parcelle sur schistes gréseux, la Varenne du Poirier. On retrouve donc avec bonheur cette droiture énergique typique des "vins de schiste" avec toutefois plus de densité que ses cousins allemands – qui ont un style plus fuselé/élégant. 

La robe est or pâle.

Le nez est fin, profond, sur la fleur de tilleul, les fruits blancs (poire, coing, pomme séchée), avec une touche grillée/fumée, mais aussi d'ardoise mouillée.

La bouche est pure, traçante, avec une matière ronde, limpide, coulant de source, gagnant progressivement en puissance et minéralité.

Cela se ressent dans une finale intense, explosive, mêlant les notes de coing confit à une mâche crayeuse, avec une sorte d'exultation chabrolienne (le moment où l'inspecteur Lavardin – Jean Poirier Poiret  – coince le suspect).


mercredi 17 mai 2017

Beynat : des Bordeaux comme vous n'en avez jamais bus !


L'histoire démarre il y a deux mois sur Facebook. Mon ami André Fuster – dont il faut lire le mordant mais toujours pertinent blog Vitinéraires – m'a vanté les vins d'un producteur bio bordelais dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à présent. Certaines cuvées sont même sans soufre, mais parfaitement réussies. 


Quelques jours plus tard, je vais au salon des Vignerons bio d'Aquitaine, et je tombe dès mon arrivée sur le stand de ce domaine : château Beynat. Je goûte la dizaine de vins qui composent la gamme. J'aime TOUT à l'exception d'une cuvée trop boisée à mon goût (le vigneron reconnaît lui même qu'il y est allé un peu fort : il a rectifié le tir l'années suivante). Devant retourner la semaine suivante dans le Bordelais, je propose de passer au domaine, histoire de voir le lieu où ces vins ont été enfantés. C'est OK. Rendez-vous est pris.


Le samedi 15 avril, me voilà donc à Sainte-Magne de Castillon. Alain Tourenne m'attend. Nous faisons un petit tour dans les vignes, puis au cuvier. 


Là, il me montre un "outil maison" dont il est difficile de deviner l'usage lorsqu'il n'est pas en fonctionnement: il permet d'effectuer un tri densimétrique de la vendange égrappée. Certains domaines prestigieux de Saint-Émilion utilisent le même principe, mais la machine coûte la bagatelle de 100.000 €... Dans le cas présent, ça lui a surtout demandé de l'ingéniosité – il n'en manque pas – et un bon maniement du fer à souder. Le résultat, lui est impeccable : toutes les baies raisins qui n'ont pas le degré de maturité souhaité sont éliminées. Cela explique en partie la grande homogénéité qualitative de la production : aucune trace de verdeur, même dans les cuvées contenant pas mal de Cabernets. 


Là, vous voyez le prototype. Le brevet a été déposé, et cette machine – la Flotatrie – est maintenant fabriquée en série. Vous pouvez voir ci-dessus celle du Château Reignac. Nicolas Lesaint en parle ICI


Afin de ne pas gâcher cette belle matière première, les baies sont encuvées par gravité sans foulage. Le pigeage est préféré au remontage pour l'extraction. Et les températures de fermentation sont relativement basses (24-26 °C) grâce à la thermorégulation. Pour pressurer en douceur les raisins, il utilise un pressoir vertical de 1926 qui marche encore parfaitement. Bref, même si son chai ne paie pas de mine, il n'a rien à envier techniquement aux bâtiments les plus sophistiqués de Bordeaux. 


Par rapport à de nombreux vignerons bio/nature, Alain se distingue par une longue expérience de technicien oeno, y compris dans des grosses structures. La rigueur devient alors un réflexe quasi conditionné. Cela se sent dans la perfection formelle de ses vins. On est vraiment dans le zéro défaut. 




Loin du Clairet bordelais, coloré et fruité, mais tout aussi loin du rosé provençal, souvent insipide, Pink réussira à faire aimer le rosé à ceux qui le détestent d'ordinaire. 

La robe est rose pomelo clair. 

Le nez est rafraîchissant, sur des notes de zeste d'agrume et de petits fruits rouges. 

La bouche est d'abord vive, élancée, puis laisse place à une matière plutôt dense, vineuse, séveuse même, avec une profondeur inattendue pour un rosé. 

La finale a de la niaque, avec l'impression de croquer dans l'écorce de pomelo, Jolie persistance sur des notes citronnées. 



Floyd cultive encore plus la différence que son frère Pink : il va vous faire frétiller les papilles comme ça ne vous est jamais arrivé !

La robe est rose framboise clair. 

Le nez est fin, sur des notes de citron et d'épices (et de rose avec l'aération). 

La bouche trace en longueur, avec une matière étonnamment dense et vigoureuse, épicée, à la fraîcheur expressive et désaltérante. 

La finale est très citronnée, soulignée par une noble astringence. Cette sensation d'avoir mordu un citron persiste longuement. Dans un verre noir, ce vin passerait probablement pour un blanc (Sancerre ?). 




Un vin "nature" sans gaz carbonique, sans volatile, brett, ou autre défaut. On peut se concentrer sur le fruit et la fraîcheur, sans prise de tête, avec l'assurance qu'il plaira à tous !

La robe est pourpre sombre, limite opaque. 

Le nez est intense, avec l'impression d'avoir le nez juste au-dessus de la cuve, avec des notes de yaourt aux fruits noirs (mûre/cassis) et d'épices. 

La bouche est ronde charnue, juteuse, avec un fruit expressif, des tanins veloutés, et de la fraîcheur à revendre. 

La finale a une fine mâche gourmande, très marquée par  le cassis et le menthol. C'est ce dernier qui persiste assez longuement.





Cet assemblage Merlot & Cabernet Franc est probablement l'un des plus beaux rapports qualité/prix du Bordelais. Il ne ressemble à aucun des clichés que l'on se fait des vins de la région. Pas de bois, pas d'extraction outrancière, pas non plus de rondeur joufflue, pas plus de poivron... Juste de la finesse, de la complexité aromatique, de la gourmandise toute en élégance. Goûtez, vous comprendrez !

La robe est grenat translucide. 

Le nez offre déjà un bouquet complexe, sur des notes de cassis, de pivoine, d'épices et de tabac. 

La bouche est élégante, soyeuse, toute en finesse, avec un fruit subtilement patiné par les 18 mois d'élevage et une juste tension. 

La finale est finement mâchue, sans dureté, sur des notes de cassis et de tabac. Un régal. 




L'assemblage Cabernet Sauvignon & Merlot est rarissime en rive droite, le cépage médocain ayant du mal à arriver à maturité dans le secteur. À Beynat, ces vieilles vignes remarquablement exposées y arrivent sans problème. Ce vin est déjà bon maintenant, mais gagnera à être encavé 4-5 ans avant d'y toucher. Il sera alors beaucoup plus complexe.

La robe est grenat au reflets pourpres.

Le nez est fin, élégant, sur des notes de fruits rouges et noirs (framboise, cassis), de ronce, de tabac et d'épices. La bouche est longiligne, avec une tension enrobée par une matière douce, veloutée, évoquant la crème de mûre épicée.

La finale est fraîche, tonique, mariant le cassis et le menthol aux notes boisées/grillées/épicées.



Contrairement à beaucoup de Saint-Emilion Grand Cru (rien à voir avec Grand Cru classé),  cette cuvée ne provient pas de la plaine sableuse mais d'une parcelle argileuse remarquablement située dans le nouveau triangle d'or de l'appellation. Ses voisins s'appellent Valandraud (1er GCC), Fleur Cardinale (GCC), Pressac (GCC), Faugères (GCC). Cela se ressent dans la race que dégage ce vin, encore amplifiée par ce beau millésime frais qu'est 2014.

La robe est rubis sombre aux reflets violacés.

Le nez est fin et profond, sur la crème de fruits noirs, l'âtre de cheminée, l'encre, le benjoin et les épices.

La bouche allie rondeur et fraîcheur, avec une belle tension et une matière veloutée, sensuelle. En arrière-plan, on sent qu'il y a du fond, une sacrée matière, et une fraîcheur monstrueuse.

La finale est puissante, avec une mâche calcaire expressive, pleine de fruit, rafraîchie par des notes mentholées, et quelques notes d'élevage.

PS (si vous êtes arrivés jusque là !) : j'ai fait déguster toute la gamme à des clients amateurs : les retours positifs ont été unanimes sur toutes les cuvées. Par ailleurs, j'ai regoûté tous les vins après une semaine d'ouverture : ils étaient toujours aussi bons, même le vin sans sulfites. Cela montre la qualité de la matière première et le sérieux des vinifications.


Zero, just for one day


Cela faisait un petit bout de temps qu'Olivier Pascal flirtait avec les vins peu sulfités. Sur des cuvées comme Ponpon le Cheval, il était aux alentours des 30 mg/l de SO2 total. Avec "Zero just for one day", il franchit un nouveau pas en n'en ajoutant pas un seul milligramme. Et c'est beau, oui ... comme Bowie

Il a tenté l'expérience sur une cuvée de Cinsault, le "Pinot noir du Languedoc". Comme le fruit est totalement libéré de l'entrave sulfitique, il s'exprime avec la grâce de David B lorsqu'il rend hommage aux héros d'un jour

La robe est grenat intense et translucide.

Le nez est fin et profond, sur des notes fruitées (cerise, framboise), florales (pivoine) et épicées (cannelle, poivre blanc). 

La bouche (une fois le vin débarrassé d'un léger gaz) est ronde, ample, soyeuse, éclatante de fraîcheur, avec une tension qui l'étire élégamment. En milieu-fin de bouche, on gagne en juteux/charnu. 

La finale gourmande pinote à donf', sur des notes de cerise fraîche, de noyau et d'épices douces.

Bref, une bombe de fruit toute en distinction, qui devrait presque plus plaire aux amateurs de vins  "classiques" qu'aux thuriféraires des vins sans soufre (trop beau pour être honnête, qu'ils vont dire...)




mardi 16 mai 2017

Pin'Eau ... c'est B'eau !


Il y a deux mois, je vous parlais de la production ligérienne de la famille Vaillant. : biodynamique, peu ou pas sulfitée, gourmande et pas trop chère. Une formule qui semble vous avoir séduit, puisque nous étions en rupture sur une bonne partie de la gamme. Nous venons donc d'en recommander. Nous en avons profité pour prendre quelques références supplémentaires. Dont ce Pin'Eau de la Loire. Le Pineau de la Loire, c'est l'autre nom du Chenin. Il est ici en vin de France car dans cette partie occidentale de la Loire, les demi-secs sont dans un no man's land juridique. Alors qu'à Vouvray ou à Montlouis, tu peux faire en AOP des secs, demi-secs, moelleux, liquoreux ou pétillants, en Anjou, tu fais soit du sec, soit du liquoreux (Coteaux du Layon, Aubance, Bonnezeaux...) quitte à chaptaliser les années peu ensoleillées. Entre les deux... y a rien. 

Selon les cépages, un vin qui contient 15,6 g/l de sucres peut paraître moelleux ou demi-sec. Lorque c'est du Chenin, on est clairement dans le demi-sec, voire le sec tendre. Le sucre est en effet ici quasi-imperceptible. En même temps, il apporte une rondeur et une gourmandise que l'on a rarement sur ce cépage. Un côté bonbon liquide ... sans le sucre (ou presque). En tout cas, cela suffit pour plaire à notre jeune préparateur, Dylan (qui n'aime que les vins sucrés). Je m'étais dit que ça devrait lui plaire. Effectivement, coup de cœur immédiat : il nous en acheté une bouteille dans la foulée !

La robe est d'un or très légèrement rosé (va savoir pourquoi... Un peu de Pin'Ot dedans ?).

Le nez est gourmand, sur des notes de poire au sirop, de miel d'acacia et de bergamote (le bonbon, pas l'agrume).

La bouche est ronde, charnue, moelleuse, pleine de fraîcheur et de fruits, avec juste ce qu'il faut d'acidulé pour titiller les papilles.

La finale est finement astringente/amère (c'est du Ch'nin !), très légèrement douce, sur des notes de poire, de coing et une touche de miel. Assez irrésistible...

Ce vin sera parfait pour l'apéro, le foie gras, les plats exotiques, les pâtes affinées, les tartes aux fruits, les fraises. Très complet, quoi. Tout en étant peu sulfité (30 mg/l). Et pas trop cher (12.50 €)?


lundi 15 mai 2017

Thabor l'un, puis l'autre...


Nous venons de recevoir les 2015 de notre nouvelle coqueluche castelpapale,  Mont Thabor, en Côtes du Rhône comme en Châteauneuf du Pape. L'expérience nous ayant montré une variabilité certaine entre les millésimes – 2014 ne ressemblait pas à 2013 qui ne ressemblait pas à 2012 – il était de notre devoir de déguster ces 2015. L'assemblage et les vinifications sont très proches. Les différences proviennent avant tout des sols (graves/galets pour le CDR, argile rouge/galets pour le CDP). Le terroir n'est pas un vain mot...



La robe est grenat franchement translucide.

Le nez réussit à être mûr et aérien, sur la cerise (et la fraise ?) confite(s), le cacao en poudre, l'orangette et le marasquin.

La bouche est ample, douce, élancée, avec là aussi un contraste entre son fruité très mûr et un toucher quasi impalpable. 

Si la finale est moins abrupte que dans le millésime précédent, elle persiste néanmoins dans un registre terrien, crayeux, sur le cuir et la vieille prune cacaotée, puis se poursuivant assez longuement sur des notes rafraîchissantes de menthol, d'écorce d'orange et de ciste. 



La robe est d'un grenat plus intense, mais pas moins translucide.

Le nez est plus fin et plus intense – plus envoûtant, aussi – sur les fruits rouges confits (fraise, framboise), les épices douces et l'encens. Un peu d'écorce d'orange séchée, aussi.

La bouche est plus dense, plus séveuse, avec une tension, une intensité et une tonicité plus marquées. Une classe évidente que le Côtes du Rhône n'avait pas (en même temps, il est trois fois moins cher, hein...). 

La finale est dans le même esprit terrien, mais là encore avec plus d'intensité – et surtout plus en continuité avec le reste de la bouche. On retrouve les fruits confits, la prune, le cuir, avec une grande persistance sur des notes balsamiques/épicées/résineuses. Une minute plus tard, vous les avez encore en bouche... 

Le Côtes du Rhône présente un excellent rapport qualité/prix. Je pense qu'il existe peu de vins en France qui soient aussi aboutis pour moins de 8 €. Certes, le Châteauneuf est nettement plus cher, mais comme le dit une célèbre marque de cosmétique, "il vaut bien" ses 23.90 €. On est vraiment dans le bas du panier de l'appellation en terme de prix, alors qu'il pourrait en remontrer à des cuvées nettement plus onéreuses. 


vendredi 12 mai 2017

Savagnin ou Naturé ? Les deux


Jusqu'au milieu des années 90, les Savagnins ouillés étaient rares dans le Jura. Traditionnellement, les vins étaient tous "oxydatifs" à des degrés plus ou moins importants selon la durée de l'élevage. Lorsque les vins ouillés ont fait leur apparition, il a fallu trouver une façon simple de les différencier sur l'étiquette. Chez beaucoup de producteurs, le cépage mentionné sera le Savagnin si le vin n'est pas ouillé, et Traminer ou Naturé si le vin est ouillé.  

C'est cette "règle" qu'a suivie Valentin Morel pour distinguer ses deux cuvées de Savagnin : le Naturé 2015 est un vin ouillé, alors que le Savagnin 2014 ne l'est pas. Comme la vie est bien faite, Le Naturé est nature (sans sulfites ajoutés) alors que le Savagnin ne l'est pas totalement (30 mg/l avant l'entonnage). 



La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin et intense, sur des notes de fruits blancs séchés (pomme, poire), de coing, de fleur de tilleul, avec une pincée d'épices.

La bouche est élancée, avec une acidité fine, percutante et traçante qui se prolonge au-delà même de la finale. Elle est enrobée d'une matière ronde, pulpeuse, très légèrement tannique, avec une aromatique intense fruitée/épicée.

La finale est puissante, avec une mâche crayeuse délicieusement astringente, tonifiée par l'acidité évoquée au paragraphe précédent, sur des notes de "pomme tapée" aux épices. 




La robe est quasi identique malgré l'absence d'ouillage.

Le nez est aérien et délicat sur la noix légèrement grillée relevée d'une pointe de fenugrec. 

La bouche est ample, elle aussi aérienne, avec une tension très douce mais implacable (faut le boire pour comprendre...) et une énergie rayonnante d'une rare zénitude (itou...). Un équilibre qui relève du diabolique de l'angélique. 

La finale repose sur la même dialectique schizophrénique : c'est très puissant (en terme de goût et de texture) et en même temps d'une douceur rassurante, cocooning style. Avec une aromatique tournant toujours autour de la noix et du fenugrec, mais aussi sur la croûte de pain de campagne, le vieux comté. Magique...

Un joli oxydatif d'initiation, car pas marqué par ces notes d'éthanal et d'alcool à brûler qui peuvent décourager le novice. 

jeudi 11 mai 2017

L'harmonie n'a jamais été aussi grande


Il y aurait certainement d'autres vins qui mériteraient d'être plus mis en avant que Harmonie. Mais comme ce vin est maintenant une institution sur le site, il est indispensable de le déguster chaque année, histoire de savoir ce que nous vendons en quantité à notre clientèle. D'autant plus indispensable que Guillaume Bouvet ne présente pas ses vins dans les salons que nous fréquentons. Donc, y a pas : il faut "sacrifier" une bouteille. Bon, des sacrifices de ce style, je veux bien en faire tous les jours, car à chaque fois, cette cuvée m'épate : elle ne ressemble vraiment à aucune autre (et c'est normal : sa vinification mi-rouge/mi-rosé avec une macération préfermentaire est des plus atypiques ; et son assemblage façon "Baux de Provence" Cab'Sauv'/Syrah/Grenache a tout pour me séduire). Ne voyageant pas à travers l'espace et le temps, je ne peux comparer simultanément les 6 millésimes que j'ai bus de cette cuvée, mais j'ai l'impression qu'elle n'a jamais été aussi aboutie. Ce mélange de force aromatique et de douceur texturale est vraiment irrésistible. 

La robe est grenat sombre, limite translucide.

Le nez est tentateur, sur les fruits noirs confits, la violette et le poivre légèrement fumé. Une pointe de tapenade, aussi.

La bouche est ronde, ample, harmonieuse (forcément !), avec une chair veloutée qui vous tapisse le palais, et un fruit poivré limite obsessionnel. Il y a une dynamique et une allonge assez étonnante pour un "petit vin".

La finale a une mâche légère et gourmande, avec un retour des fruits noirs, du poivre, mais aussi de la cannelle, et toujours cette pointe de tapenade.

Ce vin souple et épicé a une grande résilience : il ira aussi bien à l'apéro (avec des tranches de saucissons) qu'au dessert (avec un dessert chocolat/fruits noirs) en passant par l'agneau confit, le rouget, les ribs au BBQ... Et tout ça pour un peu moins de 7 €. Merci qui ?


mercredi 10 mai 2017

Les Pépie's sont de retour


Ces deux cuvées de la Pépière – l'une à base de Côt (Malbec), l'autre issue du Cabernet Franc – ont fait un tabac l'année dernière. À peine nous les recevions, nous étions dévalisés dans les 2-3 jours qui suivaient. Il faut dire que c'était 2015 qui a apporté une maturité assez exceptionnelle. 2016 présente un profil différent, du fait d'un printemps plus froid. Les cuvées ressemblent plus à des rouges de Loire "classiques", dans un style souple et frais (sans tomber dans le poivron...)




La robe est rouge Burlat translucide.

Le nez est frais, mêlant fruits rouges (groseille, framboise) et noirs (cassis), avec une touche poivrée/mentholée. 

La bouche est ronde, friande, avec une matière fraîche et juteuse aux tanins encore un peu accrocheurs (embouteillage récent). L'ensemble est tendu par une fine acidité qui rappelle les vins rouges de 2014. Ceux qui avaient apprécié ce millésime apprécieront. Les autres, moins.

La finale est tonique, mâchue, avec un fruit frais expressif. Elle demande encore un peu de temps pour gagner en harmonie.


La robe est grenat sombre translucide, avec des reflets violacés.

Le nez évoque les fruits noirs bien mûrs (cerise noire, myrtille) et les épices (cannelle, laurier).

La bouche est ronde, gourmande, avec une chair veloutée enveloppante et un fruit pur et vibrant. La fraîcheur est là sans que l'acidité ne saillisse. 

La finale est encore un peu brut de décoffrage – stigmates de la mise récente. Elle devrait gagner en finesse et gourmandise dans les 3 mois qui viennent.  


mardi 9 mai 2017

Sans prétention. Vraiment ?


Sans prétention, c'est le petit vin de Hubert et Heidi Hausherr : dans la terminologie alsacienne, on pourrait l'appeler un Gentil (à savoir un assemblage comprenant une majorité de cépages nobles et complété par des moins nobles). Ici, il y a une majorité de Gewurztraminer et de Riesling, complété de l'Auxerrois et du Pinot gris. 

Tout est vinifié en (vieux) fûts et puis assemblé. À aucun moment du soufre n'est ajouté, y compris à la mise. Cela peut expliquer pourquoi le vin contient du gaz carbonique (naturellement formé durant la fermentation) : il offre une protection  naturelle contre l'oxygène. Il n'a pas non plus été filtré, ce qui explique sa robe jaune, franchement trouble (mais ouf, sans "flotteurs").

Il est conseillé d'arérer longuement ou d'agiter la bouteille pour éliminer le gaz, car il est vraiment meilleur sans celui-ci (à moins que vous soyez nostalgique de la limonade).

Le nez est gourmand, sur la rose, la fleur d'oranger et la bergamote.

La bouche est élancée, avec une matière pulpeuse/charnue très aromatique – on croque dans le raisin – et une sensation de fraîcheur et de digestibilité. L'ensemble est pur et harmonieux. On se sent bien (hein, tintin).

La finale a une fine mâche crayeuse, avec une belle persistance sur le pomelos, la rose, l'écorce d'orange séchée et les épices.

Ce vin n'offre que les beaux côté du Gewurz, sans son côté écoeurant/extraverti un peu too much.  pourra accompagner des plats exotiques (cuisine thaïe ou d'Afrique du Nord) des fromages affinés, voire des tartes aux fruits.