mardi 10 janvier 2017

Troussot les Trouillots : chambollien !


Pas mal de nos clients avaient regretté que nous n'ayons pu avoir plus de Poulsard en Chôné 2015. Surtout après l'avoir dégusté : une telle délicatesse dans un rouge crée non seulement une addiction, mais de surcroît un rejet des autres vins qui paraissent ensuite tellement rustres. Je ne peux pas faire de miracle, mais je peux essayer d'arranger les choses (fix, comme disent joliment les Américains). Vendredi dernier, après une journée assez intense (plein de fiches produits à créer ou à modifier), un réconfort jurassien n'était pas de refus : la cuvée de Trousseau les Trouillots 2015 a fait plus que son job. Elle a illuminé ma fin de semaine. 

Nous sommes sur un cépage différent de En Chôné, mais franchement, après plus de 10 ans de dégustations régulières de rouges jurassiens, je serais bien incapable de les discerner à coup sûr. D'autant que dans ce cas précis, je crois bien que je serais parti à l'aveugle  sur un Pinot noir. 

Il faut que je prévienne : il y a un peu de gaz carbonique. J'ai connu nettement pire : après moins d'une minute d'agitation, il avait disparu. Même s'il n'est pas trop invasif, c'est tout de même meilleur sans, surtout lorsqu'on a affaire comme ici à une matière subtile.

La robe est grenat très translucide.

Le nez est délicat, aérien, sur le pétale de rose et la cerise griotte, avec une touche de terre fraîche (ça pinote, quoi).

La bouche est ample, aérienne, aux tannins impalpables faits de la soie la plus fine. On y retrouve la cerise (croquante) et la rose, très légèrement fumée, et une tension qui trace sans agresser. Une certaine forme de perfection dans le style éthéré, celui que je préfère en Bourgogne.

La finale nous fait redescendre les pieds sur terre, avec une fine mâche calcaire et l'impression de croquer à pleine bouche le terroir des Trouillots. Il y a la cerise, toujours, la rose, encore, et ces notes subtilement fumées (Lapsang Souchong peu infusé). Classieux et subtil.

À noter que trois jours plus tard, il avait à peine évolué (ah, je ne vous l'avais pas dit : il est "sans sulfites ajoutés"). Pas de trace d'oxydation ni de volatile. La finale se montrait juste un peu plus ferme.


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