lundi 23 janvier 2017

Rouges "négoce" de Ganevat : 1ère salve !


Maintenant que la folie Ganevat est passée, il nous reste encore quelques caisses des différentes cuvées de négoce d'Anne et Fanfan. Derrière leurs noms et leurs étiquettes qui sortent de l'ordinaire, il y a des vins très différents les uns des autres. Beaucoup ont du Gamay en commun, mais certains sont complétés par du Pinot noir, d'autres par de la Mondeuse ou de la Syrah, voire des deux. 

Toutes sont du millésime 2015, ce qui est un garant de bonne maturité et de raisins sains. 

Je vous propose de démarrer avec 4 cuvées prises au hasard. Nous ferons une deuxième salve d'ici une semaine ou deux. 

Nota : les vins ont été dégazés avant dégustation.



Le Jaja du Ben  (14.90 €)

(Vieilles vignes de Gamay du Beaujolais + 10 vieux cépages jurassiens)


La robe est rubis translucide, brillante.

Le nez fumé/grillé/pétard fait penser à un blanc bourguignon réduit (ou à la Mailloche). En arrière-plan, de la cerise, de la prune rouge et des épices. 

La bouche est élancée, aérienne, fraîche, avec des tannins soyeux et élégants, presque imperceptibles, et un fruit des plus purs (cerise à donf). 

La finale est plus terrienne, avec une mâche crayeuse sur des notes fruitées/épicées et l'impression de croquer dans le terroir beaujolo-jurassien. 


De toute beauté (21.50 €)

(Gamay du Beaujolais + Pinot alsacien + vieux cépages jurassiens)

La robe est pourpre/grenat très translucide.

On retrouve d'une façon plus discrète le fumé/grillé du vin précédent, avec aussi des petits fruits rouges (griotte, framboise), des épices et cette terre fraîchement retournée, très pinotante. 

La bouche est ronde, ample, avec une matière "cashmirienne" qui vous caresse le palais. C'est épais, profond, tout en restant aérien.

La finale savoureuse vous claque le palais avec bonheur, avec une cerise fumée éclatante. C'est long et  p... bon ! C'est vraiment ... de toute beauté !

PS : 3 jours après l'ouverture (bouteille au 3/4 vide), il était toujours aussi beau 



Le p'tiot roukin (15.50 €)

(40 % Gamay + 30 % Syrah + 30 % Mondeuse)

La robe est grenat sombre à peine translucide.

Le nez est touffu et gourmand, sur des notes fruitées (cerise et son noyau, quetsche), florales (pivoine)et épicées (poivre, cannelle).

La bouche est ronde, charnue, juteuse, avec des tannins veloutés et une fraîcheur extravertie. L'ensemble trace grâce à une belle tension. 

La finale a une mâche prononcée, mais ça reste friand/savoureux, avec un fruit gourmand épicé. 


J'y aime (12.90 €)

(majoritairement Gamay du Beaujolais + vieux cépages jurassiens)

La robe est pourpre sombre, quasi opaque.

Le nez est charmeur, sur les fruits noirs bien mûrs, avec une petite touche lactée et pas mal d'épices.
Et puis des notes ferreuses/sanguines.

La bouche est ronde, fraîche, veloutée, avec une matière pulpeuse et toujours ces notes ferreuses/sanguines. 

La finale a une mâche puissante, presque Sud-Ouest, mais d'une gourmandise communicative, et encore et toujours ces notes ferreuses/sanguines. J'y aime (beaucoup) !

Conclusion : c'est tout de même dommage d'avoir des étiquettes qui ne valorisent pas franchement les vins. Car ces quatre vins de cette première salve sont tous réussis et valent leur prix de vente (même si on a des rapports qualité/prix plus affolants à Vins étonnants). Je suis persuadé que même le plus onéreux, De toute beauté, peut mettre la fessée à pas mal de Bourgognes rouges aux tarifs plus élevés. 

Ce qui est peut-être le plus bluffant, c'est qu'ils sont tous "sans sulfites ajoutés". Aucune déviation n'est à signaler. Le prix à payer est un gaz un peu envahissant, mais qui finit par disparaître après force agitation. 

2 commentaires:

  1. Après, on peut se demander, pour ce prix, ce que le vin peut raconter comme histoire. Car on est sur une négation des vins qui expriment "un" terroir dans le cas présent. (Jura, Alsace, Bojo).

    Et enfin, j'avoue que le concept de vin nature où tu n'as pas un contrôle direct sur les vignes (à la limite chez Bret je peux entendre que leurs vins de négoce, ils passent régulièrement en vignes) et où normalement le travail sur le raisin est très important comparé à celui en cave pour arriver à de tels résultats.

    Bref, je ne doute pas que ce soit bon, je me doute que Ganevat a des factures à payer, je reste cependant un peu ennuyé :)

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  2. Il y a plusieurs écoles, celle qui boit une étiquette, celle qui aime avoir un référentiel terroir, celle qui n'aime pas le changement, celle qui aime boire bio, celle qui aime les vins nature barrés (si si il y en a plein) etc, etc ... et celle par exemple qui aime juste ce qu'il y a dans le verre et boire bon.

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