lundi 11 juillet 2016

Sérottes : il ne peut laisser indifférent


C'est mon 4ème été à Vins étonnants. Jusqu'à maintenant, c'était un  peu la course, car même si l'activité était un peu plus réduite qu'ordinaire, le Eric qui n'était pas en vacances devait faire le job de deux z'Erics. Mais voilà : il y a depuis le printemps dernier un troisième larron qui prépare efficacement vos commandes (non, il ne s'appelle pas Eric - on deviendrait dingues - mais Dylan). Du coup, nous sommes deux en permanence durant l'été, ce qui laisse du temps pour s'atteler à une tâche jamais entreprise depuis mon arrivée en 2012 : une révision en profondeur des fiches articles. Car la plupart du temps, débordés que nous sommes par le temps, nous nous contentons de changer le millésime et la photo, avec éventuellement un petit commentaire spécifique à l'année de production. Et puis voilà.

La première étape a été  de refaire l'intégralité des photos pour qu'elles soient à peu près toute du même format (un client m'a  dit l'autre jour qu'il avait remarqué ce "relooking" : ça fait plaisir de voir que cette amélioration est visible). Ce fut l'histoire de 2-3 jours.

La deuxième étape est beaucoup plus longue : je m'attaque aux textes, en démarrant par les fiches les plus anciennes, car elles sont les plus susceptibles de ne pas être up to date. Et c'est un sacré travail : je peux passer plus d'une heure pour une seule fiche, car j'essaie d'être le plus rigoureux possible, allant jusqu'à appeler le producteur pour avoir certains détails.

Et c'est à cette occasion que je tombe sur Les Serrottes  de la Grange de quatre sous. L'assemblage 55 % Syrah, 45 % Malbec m'interpelle. Ce n'est peut-être pas la seule cuvée au monde à rassembler ces deux seuls cépages, mais s'il y en a d'autres, elles doivent se compter sur les doigts d'une main. Et puis il y a le terroir, climat inclus, qui permet d'avoir la maturité ET la fraîcheur. Il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie d'y tremper mes lèvres. La prochaine "bouteille du jour", ce serait elle ;-)

La robe est grenat très sombre, limite translucide, avec un reflet encore violacé (malgré les 5 ans du vin).

Le nez est frais et intense, d'une grande profondeur, sur les fruit noirs (mûre, myrtille), mais plus encore sur des notes balsamiques/résineuses que perso j'adôôôre.

La bouche est élancée, avec une droiture impressionnante sans qu'elle soit rigide/acide,  et une matière dense/mûre/séveuse d'une intensité toute aussi impressionnante, et toujours cette fraîcheur balsamico-résineuse très menthol /eucalypus/ciste.

Tout cela se prolonge dans une finale puissante, mais mûre et toujours d'une fraîcheur resplendissante, avec ce menthol épicé qui persiste longuement.

Ce vin possède tout ce que j'aime dans les vins italiens : droiture, fraîcheur, aromatique... tout en n'ayant pas leur côté parfois froid/janséniste.  Il y ici au contraire, de la sève, de la générosité, du fruit bien mûr. 

Autant sur certains vins, je n'ai quasiment aucun doute qu'il plaira, autant là, je pressentais que Les Sérottes était du style "j'adore ou je déteste". Aussi, ai-je fait le test le lendemain soir auprès de 4 ami-e-s connaisseurs, en le servant à l'aveugle. Résultat : mitigé. Deux n'ont pas accroché. Pas qu'ils détestent vraiment, mais trop en dehors de leur repères habituels. Ce vin les perturbe. Un autre l'a nettement plus apprécié, et a bien compris pourquoi j'adorais ce vin. Et enfin, la seule femme du groupe l'a beaucoup aimé. Ce qui conforte l'idée que c'est une belle c...ie de croire que les femmes n'aimeraient que les vins rouges délicats. N'est-ce pas, Sandrine ?

En tout cas, un vin de cette qualité à 13,20 € , cela me parait une belle affaire !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire