vendredi 24 juin 2016

Roussillon : un avant-goût d'été


Le "club Vins étonnants" de Limoges a fêté mercredi dernier l'arrivée de l'été en ouvrant des bouteilles qui ont un goût de vacances : les terrasses de Banyuls qui plongent dans la mer, la vallée de l'Agly si noire et si lumineuse, le Mont Canigou qui veille au loin. Même le soleil était de la partie pour nous y faire croire. Manquaient plus que les cigales, c... 


La mise en bouche arrivait aussi à nous y faire croire avec ces pains aux tomates (très goûteuses) ail et anchois. Pour l'accompagner, un vrai vin à tapas : TP3 blanc 2014 du domaine Arcadie : un nez finement oxydatif qui sent la Catalogne, une bouche fraîche, digeste, limpide. Le genre de vin dont tu boirais des seaux. Là, nous étions limités à un verre. So sad...


L'entrée est un risotto de légumes du Sud surmonté de jambon cru. Il est tendre, très parfumé et nous plonge là-aussi  en plein Roussillon. Pour lui tenir compagnie, un blanc plus ambitieux : Laïs 2014 d'Olivier Pithon. Le nez est plus puissant, sur des notes fumées/pierreuses/finement beurrées. Et la bouche longiligne, tendue, faussement légère, évoque avec élégance le terroir de schistes. La finale est dans la continuité, avec un retour des notes perçues au nez.  Ce vin est encore un (très joli) bébé. Dans 10 ans, je n'ai pas de doute que ce sera une petite merveille. 


Nous passons aux choses sérieuses avec une souris d'agneau au caramel de thym et un mille-feuille d'aubergines grillées. Les deux sont vraiment délicieux, avec une viande fondante et goûtue et des légumes fondants/croustillants. La Truffière 2013 de Danjou-Banessy, avec ses tanins soyeux, sa tension "schisteuse", ses arômes mûrs et épicés contrebalancés par des notes mentholées,  épousait la chair de l'agneau avec bonheur. P... c'est bon !


Avec le Roquefort, j'aurais pu servir un Banyuls ... mais j'en servais déjà un avec le dessert. Ceci dit, le Segna de Cor 2014 du Roc des Anges a fait parfaitement le job : plus pulpeux, velouté et fruité que le vin précédent, il faisait un joli contrepoint au fromage crémeux et puissant. D'autant qu'il était servi plutôt frais. Cela lui allait très bien. 


Pour finir, un fondant au chocolat avec une confiture de cerise noire. Pour mon goût, pas assez chocolaté et un peu trop sucré. Mais c'est pas bien grave : l'important, c'est que le Banyuls Rimage 2014 du domaine de Traginer soit au top, et il l'était. Rien que le nez était un régal : crème de fruits noirs, cacao, avec des notes de garrigue en arrière-plan. La bouche est faite d'un velours dense et très fruité, avec de la fraîcheur et de la gourmandise. La finale n'est pas trop sucrée, ce qui permet de ne pas trop en rajouter au dessert.


Nous avons fini le repas avec une bouteille d'Elixir du Soleil de P-U-R que m'avait offert Cyril Alonso lors d'un passage récent à Villefranche-sur-Saône. Du Maccabeu et du Grenache gris mutés et vieillis 5 ans au soleil de Tautavel. La robe est cuivrée, le nez est foisonnant – pralin, caramel, toffee, café, curry – et la bouche est toute en longueur avec une matière dense et expressive, sans la moindre sensation de sucre. Idem dans la puissante finale qui vous envahit longuement le palais : pas de sucre en vue. Et cela est très agréable après le dessert. On pourrait recommencer depuis le début ;-)

Merci à la sympathique équipe du Déjeuner sur l'herbe !

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