jeudi 2 juin 2016

Bohème : le schiste océanique


Lors de ma visite en mars dernier  à la Sénéchalière (lire ICI), j'avais dégusté la Bohème 2015 juste avant sa mise en bouteille. Elle est arrivée la semaine dernière dans notre entrepôt. J'étais curieux de voir si le vin se buvait déjà bien, ou s'il demandait à être attendu. Comme je l'avais signalé dans mon article, Marc Pesnot  a testé cette année l'inertage des goulots par du gaz inerte afin de limiter l'oxygénation du vin à ce moment délicat et de ne pas combiner le peu de sulfite ajouté à la mise.

Il y a un "prix" à payer pour cette protection minimaliste : il y a du gaz carbonique bien perceptible. Le perlant n'est pas forcément dérangeant, et même parfois salutaire, mais dans ce cas précis, je trouve qu'il perturbe la dynamique de ce vin. Nous sommes sur un terroir de schistes, et l'on doit avoir ce côté fin et "glissant". Le problème est réglé avec un rapide secouage. Il est également important de ne pas le servir trop frais : 12-14 °C, c'est bien. Ainsi, on profite de toute sa subtilité.

Le nez est fin et mûr, sur des notes de pomme chaude, de poire, de miel d'acacia, et même une pointe d'ananas.

La bouche est ample, aérienne, avec une tension qui étire le vin sans avoir d'acidité saillante. Cette dernière est bien présente, apportant de la fraîcheur, mais totalement fondue dans l'ensemble. La matière surprend par sa douceur limite impalpable.

La finale est très finement mâchue, sur des notes fruitées et salines. Ce n'est pas très long, mais ce n'est pas très grave... On en prend une nouvelle gorgée, et puis voilà ;-)

Pour ceux qui veulent  plus de densité et de gras tout en gardant le même esprit, il y a Miss Terre.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire