Je vous ai parlé il y a peu du Savagnin 2012 de Pignier, un "p'tit jaune" qui se laisse déjà boire facilement grâce à une grande douceur tactile. Par contre, il est tout de même bien typé "jaune" dans ses arômes (noix/curry) et ça peut ne pas plaire à tous.
Ce Cellier des Chartreux 2012 du même domaine est issu du Chardonnay. Comme l'autre cuvée, il a été élevé trois ans sous voile, mais il a évolué très différemment. On reste plus sur l'aromatique du cépage d'origine, mais elle s'est intensifiée, comme si on avait concentré le vin. Même si elle est des plus expressives, cette cuvée garde donc un fond "classique" et devrait pouvoir être appréciée par la plupart des dégustateurs.
L'accessibilité s'étend jusqu'à son prix : à 20.90 €, vous avez un très beau Chardonnay qui n'a rien à envier à des bouteilles nettement plus coûteuses*.
La robe est jaune paille brillant.
Le nez est d'une grande intensité, sur des notes de noisette et d'amande grillées, de beurre (noisette) et de lard délicatement fumé.
La bouche est aussi "large que longue" : sa droiture et sa tension sont inflexibles, allant bien au-delà de la dernière goutte avalée, d'autant qu'elles sont soutenues par cette aromatique déjà perçue au nez, montant crescendo au fil de la dégustation. Mais tout cela est joliment enrobé par une matière ronde, ample, bien mûre, caressant en douceur le palais qui vient de s'en prendre plein la g... (y en a qui savent y faire...)
La finale réunit tout cela dans une explosion jouissive de saveurs fumées/noisetées/beurrées, avec l'impression que votre palais a triplé de taille. Puis, c'est le decrescendo très progressif qui s'amorce, vous ramenant en douceur au monde réel. Jusqu'à ce que vous preniez une nouvelle dose de Cellier des Chartreux pour un re-décollage immédiat. Attention : c'est terriblement addictif.
Ce vin accompagnera aussi bien une volaille crémée aux morilles qu'un foie gras multicoques. Et bien évidemment un vieux comté agrémenté d'éclats de noisettes grillées.
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* Y en a qui vont me dire que 20 €, c'est déjà une sacrée somme. Je répondrai que l'on n'a rien sans rien... En même temps, nous avons une foultitude de vins moins onéreux à vous conseiller.
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