vendredi 15 janvier 2016

Bohème 2009 : histoire d'une résurrection


Je vous parle d'un temps que les moins de moins de vingt ans ne peuvent pas connaître où je ne travaillais pas encore à Vins étonnants. Eric R avait eu le retour d'une douzaine de bouteilles qui étaient restées trois semaines chez le transporteur et qui avaient eu apparemment un coup de chaud. Evidemment, elles n'avaient pas été remises en vente. Elles attendaient tranquillement leur heure dans l'un des recoins de notre entrepôt.

Et puis hier, le même Eric R. ouvre par curiosité une bouteille de ce Bohème 2009. Me le fait déguster : "P..., c'est bon !" m'exclamai-je. 

La robe n'a rien d'oxydé : peut-être juste un peu plus dorée que la 2014 actuellement en vente.

Le nez évoque la pâte d'amande, le coing, et une légère touche résino-pétroleuse qui me rappelle les vins issu de Romorantin avec quelques années de bouteille. Pas plus étonnant que ça, lorsque l'on sait que le Romorantin a les mêmes parents que le Melon de Bourgogne.

La bouche est ronde, ample, avec une matière assez dense, limite vineuse, et une fine acidité qui apporte ce qu'il faut de tension. Il y a même encore un peu de gaz carbonique qui vient vous titiller les papilles. Il y a peut-être surtout une aromatique sur le beurre, les fruits blancs et le mousseron qui pour le coup vous emmènent sur Chablis.  Pas plus étonnant que ça, lorsque l'on sait que le Chardonnay a les mêmes parents que le Melon de Bourgogne.

La finale est puissante, avec un côté tannique bien marqué, qui me rappelle ce que j'ai déjà ressenti en buvant certains Corton-Charlemagne (mais on n'est pas au même niveau, hein. Faut pas exagérer, non plus). Là, c'est le coing qui domine, avec pas mal d'épices, et toujours ce côté fumé/beurré.

La description que je viens de vous faire est celle du vin ouvert depuis 30 heures, conservé à température de bureau (16-17 °C - eh oui, nous sommes des durs, à Vins étonnants. Mais il y fait très bon par rapport à l'entrepôt). Bref, I-NO-XY-DA-BLE ! Alors que ce vin a vu une minuscule dose de sulfites (20 mg/l) à la mise en bouteille. Ca laisse songeur, non ?

Nous pourrions nous les garder pour notre consommation perso, mais nous ne sommes pas comme ça. Le sens du partage fait partie de notre ADN. Aussi, nous vous les proposons à 9 € la bouteille. Franchement, ça vaut plus, mais comme nous n'avons pas testé chaque bouteille, il y a tout de même un côté roulette russe... Êtes-vous joueur ?


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