lundi 7 décembre 2015

Test de verres sur le Gamay de Bouze


Nous venons de recevons un nouveau verre conçu par deux vigneronnes, Stéphanie Roussel et France Gonzalves. Nous l'avions testé lors du Salon Renaissance en juin dernier, et il était plutôt convaincant. Mais sans comparaison, ce n'est pas du jeu. L'idée était donc de le comparer avec les autres verres que nous avons à l'entrepôt (mais que nous ne vendons pas forcément).

Nous avons commencé par un vin rouge quasi noir :  le Gamay de Bouze 2014 de Marionnet. Un vin d'une rare concentration que le producteur considère comme le plus réussi de sa longue carrière. C'est vrai qu'il y a une sacrée matière, et il était intéressant de voir comment les différents verres allaient l'interpréter...

Le vin était au départ à 11 °C. Puis nous l'avons laissé se réchauffer tranquillement dans chaque verre.


Verre Inao (dit l'ancêtre):

A l'ouverture : joli nez concentré sur la confiture de fruits noirs (quesche, cerise noire) aux épices de Noël, caramel. Bouche toute aussi concentrée, un peu rustique. Finale ferme.

30 mn plus tard : nez toujours aussi mûr et concentré, un peu moins profond. Epices plus discret. Bouche plus ronde, moins rustique, sauf la finale, encore brouillonne.

Une heure plus tard : nez un peu lourd, fatiguant. Bouche destructurée, pas plaisante, rustique.




L'Expert de Spiegelau (une référence incontournable)

A l'ouverture : nez presque muet, sur un fruit presque "vert". Bouche plus fraîche, assez tendue, concentrée mais moins rustique. Finale mâchue mais pas dure.

30 mn plus tard : nez mûr, précis, droit, assez intense. Bouche un peu raide, triste, manquant d'harmonie

Une heure plus tard : nez fin, élégant, mais monolithique. Le "vert" a disparu, remplacé par un discret fruit mûr (cerise noire/noyau). Bouche longiligne à la matière veloutée. Finale ferme mais pas dure.


RG Master de Royal Glass  (celui qui me sert au quotidien pour les vins blancs)

A  l'ouverture : nez assez discret, élégant, fruit mûr et épices. Bouche totalement déstructurée, chaotique, agressive. Aucun plaisir.

30 mn plus tard : fruit plus mûr, un peu caramélisé. La bouche s'est harmonisée, a pris de la rondeur et de la finesse. Longue finale légèrement astringente sur le noyau et les épices.

Une heure plus tard : très beau nez, complexe, construit, avec du fruit, de la fraîcheur, des épices. Bouche longiligne, souple, assez classe. Finale un peu dure.



Unitverre n°1 (le nouveau verre que nous venons de recevoir)

A l'ouverture : nez fin, aérien, doux, léger caramel. Bouche ample, mûre veloutée, belle fraîcheur. Finale tonique sans dureté.

30 mn plus tard : nez intense, presque trop, sur le fruit noir sauvage (prunelle), le noyau, et un peu de rafle. Bouche à la fois ronde et tendue, avec une matière qui accroche un peu (trop). Finale pas vraiment agréable.

Une heure plus tard : nez aérien, harmonieux, avec un beau fruit, de la fraîcheur et des épices. Bouche ronde, éclatante, avec une belle matière fraîche et veloutée. Finale à la mâche expressive, fruit intense et épicé


Riedel Chianti classico (dont je me sers au quotidien pour les rouges)

A l'ouverture : nez léger, fruit frais, classe. Bouche encore plus ample, plus harmonieuse, avec une matière paraissant plus fine. Finale finement mâchue.

30 mn plus tard : nez tout en finesse, avec de la profondeur. Bouche ample, avec de la tension, une acidité ciselée, et une matière charnue,  gourmande, avec un super équilibre. Finale nette, franche, sans dureté, moins longue qu'avec le Royal glass.

Une heure plus tard :  toujours la classe, aérien, frais, profond. Bouche superbe, ample et tendue, avec une belle matière fraîche et fruitée. Finale ferme mais pas dure.

Conclusion :  clairement, Riedel domine la situation. Mais ensuite, c'est notre nouveau verre qui s'en sort le mieux. Je ne suis pas vraiment surpris que le RG Master ne s'en sorte pas trop bien. Je ne l'ai jamais vraiment apprécié sur les rouges qu'il a tendance à durcir. Alors que sur les blancs, il leur donne une belle tension.

Après, il faut voir que le Riedel coûte 25 €, alors que l'Unitverre est à 6 €. Pour le quotidien, ça peut le faire, surtout si vous avez deux mains gauches. Par contre, pour les repas festifs, on peut le trouver un peu trop petit. Ca ne fait pas très généreux ;-)

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