vendredi 6 février 2015

Paillé... et voilé !



Le vin paillé, ce n'est déjà guère ordinaire. Mais le vin paillé et voilé, c'est carrément rarissime. En Corrèze, comme dans le Jura et le Rhône septentrionale, on faisait sécher les raisins sur la paille afin de concentrer les sucres. C'est moins aléatoire qu'en le laissant sécher sur pied (Jurançon) ou entre les rangs de vigne (Andalousie). Puis on les presse quelques mois plus tard pour obtenir des moûts riches qui se transformeront en vins liquoreux.

Dans le Limousin, nous avons un Mage chiraquien qui s'était aperçu accidentellement en 2002 qu'un voile pouvait se former à la surface du vin contenu dans un fût. En 2004, il a refait l'expérience volontairement et le voile est resté ainsi durant 7 ans !

Le résultat est surprenant, entre vin de paille et madère, tout en étant relativement peu alcoolisé (12 °)

La robe est entre le cuivre et l'ambre.

Le nez est puissant et complexe, sur les fruits secs, le toffee, les épices de Noël, l'encaustique, le miel de châtaignier...

La bouche est tendue par une très belle acidité (c'est du Cabernet Sauvignon à l'origine....), tout en étant joliment enrobée par une matière opulente, grasse, foisonnante, très intense aromatiquement. L'ensemble est d'un équilibre superlatif, ne ressemblant à pas grand chose de connu.

La finale est raccord, à la fois super fraîche et nette, et en même temps riche, intense, très épicée, marquée par le caramel et la figue séchée. Un vin  vraiment hors norme, pas si cher (19 €) compte tenu des rendements ridicules et de la durée de son élevage.

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