vendredi 28 novembre 2014

Le nouveau millésime d'Anne et Jean-François Ganevat est arrivé...




Le millésime 2012 en blanc et 2013 en rouge sont désormais en stock!

2012 a été marqué par le gel, résultat : rendement -30% . Ce qui explique l'augmentation de prix,. Et encore, Anne et Jean-François n'ont pas augmenté leurs prix de 30%...
Par ailleurs, la qualité du millésime le justifie. Millésime de maturité remarquable des raisins quasi comme 2009 avec des Florine et Chamois du Paradis super gourmands.
Lorsque vous dégusterez, Chalasses VV, Grands Teppes et Savagnin Marne Bleue et si vous êtes sensibles, des vertiges pourront vous surprendre et des larmes aux yeux monter...
Je ne pensais pas que c'était possible mais nous sommes encore un cran au-dessus de 2011.

A propos de 2013, là ce n'est pas -30% mais -50% en rendements. Les pluies du printemps ont empêché les fleurs de fructifier, la coulure quoi! Attendez vous à encore plus de limitations dans le nombre des bouteilles disponible par personne.



Tellement peu de raisins par pied que même si la fin de l'été et l'automne ont été frais et pluvieux, les raisins sont parvenus à une parfaite maturité y compris en rouge.
Vinification des rouges comme l'année dernière, à savoir égrappage total grain par grain à la main et vinification par grain entier sans pigeage ni remontage en quasi infusion avec fermentation à l'intérieur du grain.

Nous vous rappelons que nous avons également en stock d'autres jolis vins jurassiens de Stéphane Tissot, Etienne Thiebaut du Domaine des Cavarodes et Philippe Bornard.


jeudi 27 novembre 2014

C fini.... c'est vraiment fini

Et voilà les vignes à l'origine de cette cuvée.

A 80 ans, elles ne produisaient plus que 20 hl/ha, ces fainéantes.

Vous avez le droit de jeter un sort au conducteur de la minipelleteuse...







Macon Loché 2012 : un beau chardonnay pour moins de 10 €


Même si je place le Riesling et le Chenin tout en haut de la hiérarchie des cépages blancs, force est d'admettre que le Chardonnay n'est pas trop loin derrière, si tant est que le producteur ne soit pas tombé dans le piège de la vulgarité. En le cueillant à juste maturité, et en le vinifiant/élevant sans trop de bois neuf et de bâtonnage, ça donne de jolies choses.
Par exemple, ce Mâcon-Loché 2012 du  domaine Tripoz  (vinifié/élevé en cuve) qui se présente déjà fort bien, du moment que vous l'aériez à l'avance (il est un peu réduit à l'ouverture).
La robe est jaune paille.

Le nez demande un peu d'aération. Il est ensuite fin, mûr et intense, sur la poire, la frangipane et le citron confit.

La bouche est ronde, fraîche, limpide, avec une matière bien mûre, savoureuse et digeste. L'ensemble est bien tendu, sans le moindre creux en milieu de bouche.

La finale de caractère délivre de beaux amers qui lui donnent de l'allonge, soulignée par une mâche calcaire.

Un Chardonnay vraiment bien foutu, qu'on placerait plus au nord, du côté de Beaune (bon, pas sur le Mont Rachet, hein, fôpadec...) Tout ça pour (un tout petit peu) moins de 10 €, en biodynamie, très peu sulfité. Elle est pas belle, la vie ?

mercredi 26 novembre 2014

Avec l'automne, c'est le retour des Sepp !




Comme l'année dernière à la même époque, nous venons de recevoir le nouveau millésime des Sepp, les "entrées de gamme" du producteur autrichien Sepp Moser. Je n'ai pu résister longtemps avant de les ouvrir pour vous en parler. Cela va très vite puisqu'ils sont obturés avec des capsules à vis ;-)


Grüner Veltliner  2013 : la robe est  jaune claire, bien brillante.

Le nez est vif, tonique,  mêlant le citron frais au citron confit, avec une petite touche d'herbe fraîchement coupée (nettement moins prononcée que l'année dernière)

La bouche est toute aussi vive, limite tranchante, avec un léger perlant titillant les papilles, puis gagnant en rondeur tout en conservant une fraîcheur désaltérante. On est sur le fil du rasoir du végétal/vert en permanence, mais on reste toujours du côté positif de la force... ce qui est un "tour de force" !

La finale mêlant le citron et la sauge a une sacrée niaque sans être agressive, avec la juste dose d'amertume et d'astringence.

Un vin plus classique que le 2012, qui devrait moins désorienter les dégustateurs français.
Zweigelt 2013 : la robe est pourpre/violacée, translucide.

Le nez est expressif,  bien fruité, sur des notes de cerises noires et de mûre, avec une touche lactée (yaourt) et d'épices avec l'aération

La  bouche est d'abord parasitée  par le gaz carbonique, nécessitant une agitation vigoureuse de la bouteille (en évitant de repeindre le plafond). Une fois dégazée, on a  une matière juteuse, gourmande, veloutée,  avec un fruit (cerise noire et mûre, toujours) d'une rare intensité, mais aussi une fraîcheur assez irrésistible . C'est d'la BOMBE, où je ne m'y connais pas...

La finale fruitée/épicée est au départ un peu serrée - le vin vient tout juste d'être embouteillé. Mais au bout de deux heures d'aération, elle est totalement raccord avec la bouche dans le registre explosif.

Ces deux vins (tous deux  à 7,90 €) représentent peut-être les meilleurs rapports qualité/prix de notre site, même si nous n'en manquons pas. Je n'irais pas jusqu'à dire que les vignerons français devraient aller faire un stage en Autriche. Mais il est clair que nous devons arrêter de croire que la France est le centre du monde en matière de vins, et qu'il faut impérativement  se remuer pour rester au niveau de nos concurrents étrangers...



mardi 25 novembre 2014

Vraiment sul Q !

Sul Q est l'une des seules cuvées de Ganevat que nous réussissons à proposer toute l'année. Son prix est certes élevé (36 €) mais vu que les rendements doivent être 10 fois plus faibles que celui des autres vins du domaine, c'est finalement bon marché ;-)
Il n'empêche que je ne suis pas vraiment différent de vous, lecteurs. Moi aussi, j'hésitais à en ouvrir une, même si un compte-rendu récent sur LPV (sur un autre millésime) m'avait donné bien envie. Et puis hier, alors que pour une fois un client au goût raffiné nous en achète deux, j'en lâche une malencontreusement, cassant le délicat col de la bouteille. Ouf, seule une partie a fini par terre : nous avons pu boire le reste
 La robe dense, entre l'ambre et le cuivre, libère des larmes épaisses sur les parois du verre.

Le nez est très intense, sur la figue séchée, la datte, le coing, le sirop d'érable et des notes mellifères.

La bouche est d'une rare onctuosité mais équilibrée par une fraîcheur vivifiante. Dans les liquoreux que j'ai pu boire, seule la cuvée Madame de Tirecul la Gravière peut l'égaler en terme de "crémosité". C'est un plaisir énorme de le garder en  bouche et de le sentir glisser sensuellement dans ses moindres recoins, dévoilant progressivement de nouveaux arômes

La finale est très persistante, sans lourdeur aucune, sur le caramel au beurre, le coing confit, les fruits secs, les épices...

Vraiment un vin en tous points exceptionnel. Le nom de la cuvée n'est pas usurpé : il vous laisse sur le c... ! Un must pour les fans de liquoreux.
  

lundi 24 novembre 2014

Ne jamais dire Gamay...

Jeudi soir, nous avons fêté avec le club de Saint-Yrieix l'arrivée du Beaujolais nouveau, accompagné en musique par le Bob Quartet. Au programme, cinq vins issus du cépage Gamay.
 
 
Nous avons évidemment démarré avec le Beaujolais nouveau 2014 de P-U-R qui a séduit tout le monde par son fruité, sa souplesse, son côté glou-glou. Avec la cochonnaille, c'est que du bonheur ! Du coup, notre allocation de l'année est quasi-épuisée. Il ne nous en reste que 8 pour tenir jusqu'en novembre 2015 !

 
Nous sommes restés en 2014 avec le C Fini de la même maison. Je vous ai dit ICI tout le  bien que j'en pensais. Ce soir-là, il se goûtait un peu moins bien (trop froid, pas assez aéré) mais je l'aime beaucoup quand même !
 
Nous avons poursuivi avec le Moulin à Vent 2010 du domaine des Moriers. Je l'avais choisi, car François de Nicolaÿ le vinifie à la Bourguignonne. Du coup, pas de goût de "carbo". On dirait un joli Pinot noir de la Côte d'Or. Il a bôôcoup plus !
 
 
 
Et nous avons terminé la série des vins rouges avec un Poycelan 2013 des Verdier-Logel, histoire de montrer que l'on savait faire du bon Gamay en dehors du Beaujolais. Je vous en avais parlé en (beaucoup de) bien dans cet article.

 
Du Gamay avec le dessert ? Oui, c'est possible avec le Ribambulles ! Rien que sa belle couleur rosée séduit au premier regard, et puis après son fruité, sa fraîcheur, ses fines bulles... Le pétillant idéal pour une fin de repas en douceur.
 
 
Un grand bravo aux musiciens qui nous rappelaient l'ambiance de Saint-Germain des Prés dans les années 60 et au chef qui nous a régalé avec sa potée limousine (j'en bave encore rien qu'à y  penser...)

jeudi 20 novembre 2014

L'Australie : l'autre pays du Riesling


Il y a quelques années, j'avais dégusté un très bon  Riesling de Henschke (Julius 2007, pour être précis) et je m'étais dit que ma foi, ce pays savait faire autre chose que des Shiraz (qui "polluent" un peu le reste de la production nationale). Cette bonne expérience m'a incité à pousser Eric R. à essayer celui de Maverick, un domaine en biodynamie dont nous avons déjà référencé ... les Shiraz ;-)

Et bien, ce Riesling Trial Hill 2010 est  une p... de bonne pioche.  Ce Riesling devrait plaire à tous les vénérateurs de ce cépage, dont je suis un membre acharné.

La robe est jaune paille brillante.

Le nez est puissant et pénétrant (tout en restant aérien) sur le terpène d'agrume (que beaucoup nommeraient à tort "pétrole". Il y a des Rieslings qui sentent vraiment le mazout, et c'est tout autre chose), la citronnelle et la mangue verte (avec ce côté térébenthine). Avec l'aération, on arrive plus sur l'agrume confit (mandarine) et la cire d'abeille.

S'il est servi à 15 °C, la bouche est très ample, aérienne (limite diaphane) et en même temps intense, ébouriffante,vous instillant ses parfums dans le moindre recoin de votre palais.

Dès qu'il est servi plus frais, on retrouve la droiture rieslinguienne, effilée comme un sabre laser. La bouche devient cristalline comme je l'ai rarement ressentie #merveille

La finale est monumentale, jouissive,  avec des amers puissants et subtils à la fois, doublés d'une astringence impressionnante pour un vin blanc : on croque dans l'écorce d'agrume confite (bergamote, cédrat), avec un retour sur les terpènes et la térébenthine. Vraiment décoiffant!

A 25 € la bouteille, ce n'est certes pas donné, mais c'est le prix de beaucoup de grands crus alsaciens ou allemands (et je ne parle pas de Zind-Humbrecht...). A mon avis, on est largement au niveau, d'autant qu'il fait une sorte de synthèse entre le style allemand et français : le côté brutal et sans concession germanique est enrobé d'une élégance bien de chez nous ;-)

PS : un carafage est conseillé, car la capsule à vis a tendance à réduire le vin (mais doit par contre aider à préserver sa pureté cristalline)

 

mercredi 19 novembre 2014

Folle noire : le temps passe vite


C'est marrant : j'avais l'impression que nous avions changé de millésime de la Folle noire (2011 à 2012) il y a 5-6 mois. Et  en fait, après vérification, ça fait pile un an (17 novembre 2013). Comme quoi, le temps passe vraiment très vite lorsqu'on travaille à Vins Etonnants.

Alors, comment se présente ce 2013 ?

La robe est pourpre sombre, translucide.

Le nez est expressif dès l'ouverture, avec un style très syrah rhodanienne (alors que rappelons que c'est un 100 % Négrette) : lard fumé, poivre, violette, pierre chaude.

La bouche est ronde, de bonne ampleur, avec une matière fine et fraîche, dotée d'une bonne tension. L'ensemble est sacrément aérien pour un vin du Sud-Ouest (peu probable qu'on le place dans cette région à l'aveugle). On retrouve en bouche l'aromatique poivrée/lardée du nez.

La finale est encore un  peu serrée, avec de l'astringence, mais cela devrait se détendre dans les mois qui viennent. Elle est encore bien jeune, cette folle !



mardi 18 novembre 2014

Y' a (vraiment) bon, the canon !


Nous vous avions déjà parlé ICI des premières cuvées du mini-négoce d'Anne et Jean-François Ganevat :



Voilà donc une troisième cuvée qui annonce la couleur : Y'a bon the canon. Comme les précédentes, c'est un assemblage de gamay et de vieux cépages jurassiens, dans un registre un chouïa plus souple. Il demande toutefois un bon carafage, voire un secouage énergique pour éliminer le gaz carbonique qui le protège (pas de sulfite ajoutés, même s'il en contient un peu naturellement).

La robe est pourpre sombre, translucide.

Le nez est fin et intense, sur la cerise noire fraîche, le noyau, la rafle, le poivre, avec une légère touche animale.

La bouche est ronde, de belle ampleur, avec un fruit gourmand, une fraîcheur vivifiante et une chair tendre, veloutée.

La finale est finement mâchue, salivante, avec toujours cette fraîcheur et ce fruit.

On est dans un style "nature" mais dans celui que j'aime, accessible à tous, et qui devrait pas faire un pli lorsque vous poserez la bouteille sur la table. Ca doit être pour ça que la version magnum a été prévue ;-)

lundi 17 novembre 2014

Chablis le grand bois 2013

 
Romain Bouchard est le fils du producteur chablisien Pascal Bouchard, avec qui il travaille depuis longtemps. En 2006, il rachète le domaine de la Grande Chaume (3,38 ha) qu'il commence à convertir en bio dès 2007. Il est composé de deux parcelles : Vau de Vey (2,77 ha en 1er cru) et le Grand bois  (0,55 ha). Depuis, il l'a complété avec "les dessus de chaude" en Petit Chablis (2,88 ha).
 
Autant dire que le volume du Grand bois est confidentiel (2656 bouteilles), ce qui explique que nous sommes déjà sur cette cuvée en 2013 (alors que le Vau de Vey est un 2012).
 
Au niveau stylistique, nous sommes sur une approche plus proche de celle d'un Thomas Pico que du Chablis acide à l'ancienne. La moitié du volume est élevé barriques de plusieurs vins,  et l'autre en cuve, avec une fermentation malolactique systématique. Si je devais trouver une différence avec les Chablis de Pattes Loup, c'est peut-être une maturité un tout petit peu moins poussée. Donc, pas de fruits exotiques, mais plutôt un côté "lemon curd" (zeste de citron confit + beurre)  qui pourrait vous amener à l'aveugle du côté de Chassagne ou de Puligny. 
 
Lorsque nous avions reçu les échantillons de ce producteur, nous avions goûté le Grand bois 2012, qui était extra... mais plus dispo. Nous avons acheté en confiance le 2013 qui vient d'être embouteillé. Comment k-il est bon ? C'est ce que nous allons voir maintenant...
 
La robe est d'un jaune prononcé pour un chablis.
 
Le nez est intense et complexe, sur le citron confit mêlé de beurre frais, de craie mouillée (et de coquille d'huître après 24 h d'aération).

La bouche est dotée d'un bel équilibre : d'une part une tension provoquée par une acidité taillée au laser. D'autre part une bouche qui sait être mûre ET "caillouteuse", sans qu'un caractère l'emporte sur l'autre.

La finale est réjouissante,  entre mâche calcaire et amertume de l'écorce de pomelo prolongeant longuement le vin, souligné par des notes salines.

C'est déjà super bon, et ne devrait que s'améliorer et se complexifier dans les cinq (dix ?) années qui viennent. Son classicisme aromatique lui permettra d'aller aussi bien avec des Saint-Jacques qu'avec du homard ou un poisson grillé.


 

vendredi 14 novembre 2014

Mousses à Zigui : deux raisons d'aimer la bière


Ceux qui s'intéressent aux vins bio ont forcément entendu parler de Pierre Guigui puisqu'il a créé le concours Amphore à une époque où ceux-ci n'avaient pas l'aura d'aujourd'hui. Il a essayé aussi de les promouvoir à travers le guide des vins de Gault & Millau (qui n'existe maintenant plus qu'en ligne). Il est par ailleurs rédacteur en chef-vin du magazine du même nom. Avec son épouse Laurence Zigliara, docteure en science de l'éducation dont la thèse traitait de l'apprentissage du vin, ils ont décidé de créer une bière en travaillant sur les arômes, les textures, l'acidité et l'amertume, avec la même volonté de perfection qu'aurait un vigneron.
Ils sont donc partis à la recherche des meilleures matières premières (dont de l'orge en biodynamie) et d'un brasseur artisanal avec qui collaborer. Ils l'ont trouvé à Croisy dans le Cher.
On peut le dire : le résultat est une vraie réussite. J'ai rarement bu de bières avec d'aussi beaux équilibres.  Tout est parfaitement en place, sans excès. On sent vraiment qu'un dégustateur de vins s'est penché sur la question...

Un deuxième billet vous détaillera d'ailleurs le cheminement de Laurence et Pierre et les "dessous"de la production d'Océane et Etienne.

Océane : cette bière a été pensée pour accompagner les produits de la mer (après dégustation, je dirais pas tous : on va dire plutôt "choucroute de la mer" ou moules frites)
La robe est rousse /ambrée avec un col blanc moyennement persistant

Le nez est frais, vif, légèrement citronné, avec des notes maltées et épicées, et une pointe de gingembre (ça fait penser à certains thés verts alliant citron et gingembre)

La bouche est d'abord tendue, droite, avec une pointe de gaz citronné, puis s'élargissant pour enrober le palais d'une matière douce et rafraîchissante, avec une effervescente discrète.

La finale est nette, tonique, discrètement amère et saline,  avec en ultimes saveurs le citron et le gingembre.

Etienne :  Une bière à boire pour elle-même ou accompagner des plats épicés, une carbonade, etc... 
La robe est quasi-identique à la bière précédente.
Le nez frais, avec des senteurs houblonnées soulignées par le malt grillé à point.

La bouche est très ample, à la texture presque moelleuse, tendue par une très belle acidité et une salinité bien présente. L'effervescence superbement maîtrisée équilibre bien le tout.

La finale est de belle intensité, avec toujours cette salinité bien présente, sans une once d'agressivité. Une certaine forme de perfection.

jeudi 13 novembre 2014

Morandes 2012 : joli successeur du 2011

 
Ouf, pour une fois, on est tombé pile-poil. Il nous restait deux Morandes 2011... et un client en a commandé deux ! L'air de rien, ce n'est pas si souvent que ça arrive, alors qu'avec nos 1200 références, le problème de changement de millésime est quasi-quotidien. La plupart du temps, nous sommes bons à appeler le client pour lui annoncer que non, il n'aura pas trois bouteilles de Châteaubidule 2011, mais seulement une, et deux bouteilles de Châteaubidule 2012. Les 3/4 du temps, il nous répond que ça ne lui pose pas de problème, mais parfois, il n'est pas content, parce qu'il voulait absolument le 2011 et pas le 2012. Il peut même arriver qu'il annule carrément la commande. Pas simple, la vie de caviste...
 
Enfin bref, voilà donc le nouveau millésime des Morandes. Vu que ce Mâcon-Vinzelles est un incontournable du site (il s'en vend quasiment tous les jours), il est impératif de le goûter pour voir s'il a changé de profil par rapport à l'année précédente.

La robe est or clair.
 
Le nez est sur la finesse, avec des parfums d'ananas frais et de pomme chaude, relevés par des épices exotiques (cardamome, gingembre).

La bouche présente à la fois une rondeur généreuse et une fraîcheur éclatante, avec une acidité sur le fil du rasoir. L'aromatique est toujours dominée par l'ananas, allié au fruit de la passion (dans le côté acidulé).

La finale présente un côté crayeux et une sensation astringente combinée à de l'acidité (l'impression de mordre dans une pomme Granny Smith). Celle-ci persiste longuement.
 
Pour que le nez se développe bien, une aération est nécessaire car le vin se montre  un peu réduit au départ. Il sera parfait avec des Saint-Jacques snackées ou un poisson plutôt gras (saumon, par ex).
 
 
 
 

mercredi 12 novembre 2014

L'âge de pierre : tout le pinot que j'aime !

 
Beaucoup de personnes peuvent être rétives au Pinot noir alsacien, car des expériences passées ont pu être décevante. Il faut dire que pendant longtemps, la plupart n'avaient aucun intérêt. Est-ce le réchauffement climatique  ou un plus grand savoir-faire ? Peut-être un peu des deux ? En tout cas, depuis quelques années, on voit apparaître des Pinots noirs alsaciens qui n'ont rien à envier à leurs frères bourguignons. L'Âge de Pierre des Rietsch(s), issu des plus vieilles vignes du domaine,  est assurément de ceux-là.
 
La robe est grenat translucide.

Le nez est à la fois aérien et profond,  sur la cerise burlat, la tubéreuse, la pierre chauffée au soleil, avec une légère touche fumée. Avec l'aération, le côté floral se développe, mais aussi ce  côte "terre fraîchement retournée", classique dans le Pinot noir.

La bouche est très ample, aérienne, limite vaporeuse, et en même temps tendue, étirée par une fine acidité. Ce vin peut apparaître léger, mais il  a su hier faire face à du confit de canard sans broncher. Mieux, même : le fruit et la fraîcheur ressortaient encore plus, faisant un joli contrepoint au plat.

La finale est plus terrestre, diablement savoureuse, avec une belle astringence évoquant l'écorce d'agrume (orange sanguine) se poursuivant sur des notes salines et épicées.
 
Bref, le Pinot noir comme j'aime, qui réussit à te faire passer une baffe pour une caresse (ou l'inverse, on sait plus trop...)
 
Nota : une bonne aération (ouverture quelques heures à l'avance ou carafage) ne peut lui faire que du bien.
 
 

lundi 10 novembre 2014

Les Greilles : juste nature comme il faut !

 
2013 n'a pas été une année particulièrement facile dans le Gaillacois, mais comme dans beaucoup d'autres régions, les vins blancs réussissent à tirer leur épingle du jeu, alliant maturité et fraîcheur. Contrairement à la Vigne de l'oubli qui a un faux air de Pessac-Léognan (du fait de la proportion relativement importante de Sauvignon),  les Greilles de Causse Marine  est un assemblage de Mauzac, Loin de l'Œil et Muscadelle. On est donc beaucoup plus en terre inconnue, avec une aromatique et une structure très différentes.   
 
Si la vinification est peu interventionniste (et la culture en biodynamie) le vin n'est pas typé "nature", même s'il respire le naturel. Oui, bon, je ne sais pas si je suis trop clair... Z'avez qu'à le goûter pour comprendre ;-)
  
La robe est d'un or clair, très légèrement rosé.

Le nez est intense, percutant, sur la pomme au four, la gelée de coing, avec une légère touche résineuse (qui fait penser à un Romorantin).

La bouche est ronde, fraîche, avec un côté croquant/pulpeux donnant l'impression de mordre dans le raisin. Le tout est digeste, évident : on pourrait en boire des seaux (mais il faut rester raisonnable, hein !).

La finale démentirait presque le côté facile de la bouche avec des nobles amers, entre gentiane et quinquina, mais ils font un bon contrepoint, apportant de la niaque. Des notes épicées/résineuses persistent longuement en bouche.
 
Vous cherchiez un vin qui sorte de l'ordinaire, sans tomber trop dans le bizarre ? Celui-ci pourrait bien correspondre à vos attentes. Il ira aussi bien en apéro qu'avec des plats sucrés-salés utilisant la pomme ou le coing. Hier soir, avec du vieux parmesan et du coing fraîchement confit, il était extra ! 
 
 

vendredi 7 novembre 2014

C fini : mourir en beauté

 
Nous vous parlions il y a quelques jours de la cuvée C Fini 2014, le seul Beaujolais nouveau que l'on peut consommer avant le troisième jeudi du mois, vu que c'est un Vin de France. Mais les vieilles vignes dont il est issu sont bien situées dans la région, et seront arrachées dans quelques jours. On peut donc voir en ce vin une sorte de "chant du cygne", ultime et émouvante expression de cette parcelle après 80 ans de bons et loyaux services.
 
Nous l'avons donc dégusté hier, et il faut avouer que ce vin a vraiment quelque chose d'unique.
 
La robe est violacée sombre, un  peu trouble.

Le nez est d'abord fermé, puis il gagne à l'aération en expressivité sur des notes de fruits sauvages (framboise, sureau, prunelle) et de poivre blanc. Aucune note fermentaire, carbonique ou bananière...

L'attaque en bouche est d'une rare douceur, caressant le palais avec une matière tendre, veloutée, fruitée. L'ensemble est frais, digeste, avec un naturel évident (les défauts récurrents de ce type de vins en moins).

La finale est finement mâchue, entre fruits et épices, se prolongeant sur des notes salines.
 
36 heures plus tard, le nez gagne en "floralité", souligné par des notes d'ardoise chauffée au soleil. La bouche est plus ample, avec un surcroît de tension, et une matière plus fine, passant du velours à la soie. Mais le vin a toujours  ce côté "force tranquille" et ne présente aucune trace d'oxydation. 
 
Si ce vin délivre déjà bien du plaisir, il serait probablement intéressant d'en conserver quelques bouteilles histoire de voir ce qu'il offrira dans quelques années. Cela pourrait s'avérer passionnant...
 
 

jeudi 6 novembre 2014

L'atout du Pique, antithèse du blanc sudiste


L'atout du Pique  mériterait d'être aussi connu et apprécié que l'As du Pique, car il réussit l'exploit d'avoir une grande fraîcheur alors qu'il ne contient du Grenache blanc. Le secret ? Des vignes plutôt âgées (40-50 ans) situées sur une parcelle exposée Est, en bas de coteau, avec des sols profonds mêlant sable et argile.

Une moitié est vinifiée et élevée en cuve, l'autre en demi-muids (= grosses barrique). Afin de garder le maximum de fraîcheur, la fermentation malolactique n'est pas pratiquée.

La robe est or pâle, avec des reflets argentés.

Le nez est fin et frais sur la poire, l'abricot, avec une touche d'amande et de grillé.
 
La bouche est ronde, fraîche, gourmande, avec une matière charnue, vibrante, délicieusement accrocheuse.

La finale est tonique, savoureuse, avec juste ce qu'il faut d'astringence, se prolongeant assez longuement sur une mâche épicée.
 
Ces impressions sont celles de "sortie de cave". Bu plus frais, en "sortie de frigo", on part beaucoup plus au Nord et on s'imagine bien boire un Chardonnay bourguignon, en n'imaginant pas une seconde boire un pur Grenache blanc. Vraiment une réussite !


mardi 4 novembre 2014

Michel Grisard himself !


Le maître des lieux m'accueille en cette fin d'après midi de mi-août.
Le temps s'était remis au beau après un mois de juillet catastrophiques. Il a plu tous les jours à Freterive (si si!), 350 mm, l'équivalent d'un tiers de la pluviométrie annuelle concentrée sur 1 mois quasi sec d'habitude. Ses Mondeuses ne s'en sont pas remises. Michel a préféré concentrer son travail sur ses parcelles d'Arbin et sa Roussette.

Ce ne sont pas les vignes de Michel mais un Mondeuse blanche de son frère Philippe, cultivée en conventionnel




Voici un  panoramique (cliquer sur la photo pour agrandir) pris depuis la terrasse de Michel (sa Mondeuse sur la droite en orange marron - merci le mildiou - les vignes à droite sont en conventionnel et elles ont eu droit à des doses massives de pesticides)


Toujours très demandé, Michel...


Il commençait à faire soif...



Ci-dessous, la rremière parcelle de Roussette (Altesse). Lutte permanente contre les sangliers car la forêt est toute proche. L'avantage réside dans le fait de ne pas hériter des pesticides des voisins...


Cette photo a été prise depuis le chemin que vous voyez en bas :

On traverse le bois sur la gauche pour aboutir à la deuxième parcelle ci-dessous
Un amandier sur la droite


Nous continuons le chemin pour découvrir l'intégralité de la deuxième parcelle de Roussette.
 Toujours dans cet écrin de verdure préservé...


Michel me fait goûter des amandes fraîches (de l'amandier aperçu ci-dessus). Une première pour moi, alliance subtile d'arômes lactés et végétaux. Mais elle se mérite, la coque est d'une solidité redoutable

Bout de parcelle qui avait été défrichée mais jamais replantée.
Un figuier s'y plaît désormais, arbre plutôt thermophile...

Voici les fameuses Mondeuses d'Arbin !

De plus près. Vous avez dû remarquer qu'il y a beaucoup d'herbe dans les parcelles. D'habitude, celle-ci est sèche à cette époque. Mais entre juillet et mi août 2014, il est tombé presque 400 mm de eau, presque la moitié des précipitations annuelles!

Nous nous retournons pour apprécier le panorama :






Vue sur la vallée, avec Arbin en contrebas. Vous apercevez le Granier en arrière plan à droite :



Pour me remercier de ma visite et à la demande de Michel,
 le Mont Blanc se découvre au soleil couchant ! Enfin... c'est ce qu'il m'a juré...


Prochaine étape, Gilles Berlioz le lendemain à Chignin...