lundi 5 mai 2014

Visite au Clos Troteligotte



À Vins étonnants, nous faisons du trois en un. Un voyage, trois destinations. Une camionnette pleine au départ. Trois Une camionnettes pleines à l'arrivée. J'ai donc fait une livraison en fin de matinée au jeu de quilles dont je vous parlais la semaine dernière, et y ai déjeuné.

Et puis je suis parti de l'autre côté de Cahors, à Villlesègue pour faire plus ample connaissance avec le Clos Troteligotte ... et prendre quelques bouteilles et références supplémentaires.


Pas de cour de ferme vieillotte en pierre traditionnelle, avec le vieux pressoir bâché qui attend les prochaines vendanges. Tout est super moderne, à l'image des étiquettes et du nom des cuvées.

Les 10 ha de vignes exposées plein sud se situent au delà des premiers arbres. En deça, nous ne sommes pas sur l'appellation Cahors. Les sols sont constitués d'argiles rouges très riches en fer appelées sidérolithiques. Sidérant, non ? Parfois le calcaire se fait très affleurant.

Lorsqu' Emmanuel Rybinski est arrivé en 2003 au domaine familial, il a commencé à faire des vinifications par parcelle pour mieux comprendre le potentiel et le caractère de chacune. En se basant sur les dégustations de plusieurs années, il a réussi à construire sa nouvelle gamme. Les vins les plus simples sont vinifiés et élevés en cuve. Les plus prometteurs voient le bois ou les amphores.


Les cuves sont entièrement ouvertes sur le dessus, à la bourguignonne, car il n'est fait ici que du pigeage durant les vinifications. Surtout au début, d'ailleurs. Après, Stéphane se content souvent de "mouiller" de temps en temps le marc pour qu'il ne dessèche pas.


K-nom et K-pot sont élevées dans les cuves ciments, préférables à l'inox, car plus poreuses à l'air.


La cuvée K-lys est maintenant élevée dans ce foudre de Stockinger (autrichien) tandis que la cuvée K passe dans les barriques situées à gauche.


Quant au blanc K-libre et au rouge K2, ils sont élevés en amphore de terre cuite. Celles destinées au blanc sont cuites à une température plus élevée (1040 °C), resserrant ainsi les pores de la terre, et limitant l'évaporation et l'oxydation. Sur K2, la consume est plus importante, ce qui explique le prix relativement élevé de la cuvée (39 €).


La toute nouvelle salle de dégustation jette un max. Equipée d'une grande cuisinière, elle permettra aussi d'accueillir des groupes, d'organiser des repas-dégustations. Ca fait plaisir de voir un domaine qui se bouge en la matière.


K-melot 2013: un rosé de saignée 100 % Malbec frais et fruité, avec une finale épicée/acidulée. Miam !

K-Libre 2012 : un 100 % Chenin (très jeunes vignes). Un nez sur la poire bien mûre, Une bouche fine et fraîche, élégante. A mettre en pirate dans une série "blancs de Loire".

K-nom 2012 : fruité et expressif, il a des tannins denses et mûrs, un peu serrés, mais il est idéal pour la cuisine locale.

K-Or 2011 : un peu plus souple que K-nom, plus "moderne", avec un très beau fruit. Pour l'instant, on a fait l'impasse, histoire de ne pas trop compliquer la gamme.

K-pot 2012 : le sans soufre du domaine. Une bombe de fruit, et paradoxalement (enfin pas tant que ça) inoxydable. Si vous adorez les défauts dans les vins nature, passez votre chemin. Il en est totalement exempt.

K-Lys 2007 : une sacrée découverte. Elevé autrefois en barrique (maintenant en foudre) commercialisé lorsqu'il est à point, il ne ressemble pas aux Cahors habituels. Au nez, on dirait un Bordeaux bien né arrivé à maturité, entre fruits et notes tertiaires. En bouche, une matière dense et veloutée, bien pêchue,  avec une finale épicée. 

K 2011 : provenant de parcelles très qualitatives, élévé en barriques. Nous l'avions mal goûté il y a une semaine. Rebu au domaine, il se présentait mieux, mais je n'en suis pas fou (trop classique, peut-être).

K2 2012 : élevé en amphore, j'adore ! La matière est superbe, dense, séveuse, concentrée mais super accessible. Probablement l'un des meilleurs Cahors existants. Seul le prix nous fait un peu hésiter (qui veut acheter un Cahors à près de 40 € ?) mais si vous insistez... on verra ;-)


Et la destination n° 3 ? C'était Mas del Perié pour reprendre quelques cartons, mais je ne me suis pas attardé, car il se faisait déjà tard (3 heures de route).

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