jeudi 15 mai 2014

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Y en a qui cherchent les ennuis. Ou aiment faire causer. Ou tout simplement aiment les jolies filles. En 2012, Jean-François Ganevat s'était fait SAQué par la Société des Alcools du Québec pour son étiquette de J'en veux (en même temps qu'un certain Nicolas Vauthier, également référencé à Vins Etonnants). Pour résoudre le problème, l'importateur du vigneron, Rézin, avait dû faire signer à chacun de ses clients une lettre dans laquelle il affirmait avoir pris connaissance de l'oeuvre controversée qui habillait la cuvée et acceptait d'acheter ce vin nature dans son habillage original (lire l'article ICI)


Ces deux cuvées sont les premières références du tout nouveau négoce d'Anne (sa sœur) et Jean-François Ganevat, mis en place suite aux catastrophiques millésimes 2012 et 2013 (en terme de rendement). Afin de satisfaire ses clients – et ne pas voir chuter son chiffre d'affaires – il proposera à ses clients des vins de différentes régions françaises : Beaujolais (où il possède 1.5 ha de vignes en Fleurie, Brouilly et Morgon), Savoie, et, s'il trouve une bonne source d'approvisionnement,  Alsace (lire l'article ICI). Tous les raisins (forcément bio) ne provenant pas de ses propres parcelles seront vinifiés dans le Jura. Ils seront donc commercialisés en vins de France.




Nous vous présentons en avant-première Madelon et De toute beauté . Ces dernières sont issues des parcelles  beaujolaises de la famille Ganevat, complétées par des achats de raisins de confrères en bio. Mais comme plusieurs appellations sont assemblées, le tout a été classé en vin de France. Evidemment une majorité de Gamay noir à jus blanc, avec une concentration plus importante que les vins rouges jurassiens de Fanfan. Mis en bouteille  en avril 2014, l'idéal serait de leur laisser quelques mois de tranquillité avant de jouer du tire bouchon. Nous n'avons néanmoins pas pu résister, ne serait-ce que pour vous en parler. Voir ci-dessous...



La robe est d'un pourpre violacée, assez dense.

Le nez évoque la mûre, la violette, le poivre, avec quelques notes lactiques.

La bouche est douce et tendue à la fois, avec une matière veloutée, un fruit pur légèrement acidulé.

La finale est nette, tonique et épicée.

Données techniques
80% Gamay 20% Enfariné
Âge des vignes : 40 ans (Enfariné franc de pieds de 14 ans)
Vinification : piégeage aux pieds, macération carbonique (19 jours) à l’ancienne en cuve tronconique. Levures indigènes.
Sans soufre ajouté




La robe est proche de celle du vin précédent, un tantinet plus dense.

Le nez est plus fin et discret, plus sur le côté floral / minéral. 

Au départ, l'on ressent du gaz carbonique (perlant) qui s'élimine soit en carafant, soit en agiter la bouteille (en laissant s'échapper le gaz entre deux aller-retour.

La bouche est plus élancée avec une sacrée tension démarrant dès l'attaque. La matière est plus charnue, avec un côté terrien plus marqué, mais toujours autant de fraîcheur.

La finale est plus tannique, mais nous sommes sur des tannins bien mûrs s'évanouissant comme par magie avec une bonne pièce de viande, et qui se fondront dans le temps.

En tout cas, ces vins sont de jolis représentants de "vins natures" purs et nets, sans les défauts qu'on leur prête parfois. Ils peuvent être mis entre toutes les mains, non initiés  inclus. S'ils se boivent déjà très bien, ils sont encore très très jeunes. Nous sommes sûrs que dès l'automne prochain, ils auront encore gagné en complexité et en gourmandise.

Données techniques
70% Gamay + divers anciens cépages jurassiens (Petit Béclan, Gros Béclan, Geusche , Argant, Peurion, Portugais bleu, Isabelle, Enfariné…)
Âge des vignes : 50 ans  et 14 ans pour les anciens cépages jurassiens francs de pieds.
Vinification : pigeage aux pieds, macération carbonique (26 jours) à l’ancienne en cuve tronconique. Levures indigènes
Sans soufre ajouté

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