lundi 16 décembre 2013

Z comme Zotzenberg (billet sponsorisé)



Vous êtes sans doute comme moi passionné de physique quantique. Vous devez donc savoir qu'un électron peut changer d'état selon l'observateur (lire cet exposé si  vous avez 30 mn de cerveau disponible). Ben le Sylvaner, c'est un peu pareil. Vu par un alsacien ordinaire, c'est un cépage ordinaire indigne de produire un Grand Cru. Vu par un habitant de Mittelbergheim (l'un des plus beaux villages de France), c'est un cépage noble, digne de produire un Grand Cru. Après des années de lutte acharnée, la vision Mittelberghienne l'a emporté : depuis 2005, le Sylvaner est un cépage noble (mais juste à Mittelbergheim), et il est digne de produire un Grand Cru ( mais juste sur le Zotzenberg).

Ceci dit, les viticulteurs locaux ont pris des habitudes depuis des décennies : comme ils n'avaient pas le droit de dire que leur Sylvaner provenait du Zotzenberg, ils mettaient un Z sur l'étiquette, se contrefichant que le Z soit déposé depuis belle lurette à l'INPI par Diego de la Vega. Mais bon, il ne s'est jamais manifesté, alors ...

C'est une dégustation un peu particulière, aujourd'hui, car elle est sponsorisée par un de nos fidèles clients. Il tenait à ce que l'on goûte ce Sylvaner GC Zotzenberg 2010. Il l'a donc payée avec ses points cadeaux, et nous l'avons ouverte vendredi soir, après une journée bien remplie (ce qui est bien avec l'entrepôt, c'est que les blancs sont direct à la bonne température).

Histoire de compliquer les choses, j'ai versé le vin dans deux verres différents : un Riedel "dégustation vin rouge" et un Master's glass Tasting de Jean-Pierre Lagneau (le père de l'Authentis et de l'Expert de Spiegelau). 

Le riedel
A l'ouverture 

Riedel : nez fin et aérien sur l'ananas, la pêche rôtie, le miel, avec une touche de fleur d'oranger et d'agrume confit. Bouche ample et douce avec une fine acidité qui monte crescendo pour devenir de plus en plus puissante, jusqu'à la finale, expressive et très persistante, dominée par des notes citronnées.

Master's Glass : nez plus intense et concentré, avec un côté plus mûr, presque confit, contrebalancé par des notes pierreuses. Dès la mise en bouche, l'attaque est tranchante, impérieuse, avec une grande droiture. Si la matière évoque la rondeur, elle paraît plus concentrée que le premier verre. La finale est elle aussi plus dense et minérale.

1er constat : le Riedel est plus sensuel, le Master's plus strict, intellectuel.

Le Master's glass

Le lendemain midi 

Riedel : nez splendide sur le pomelos rose, les pétales de fleur, le miel en rayon... Bouche à la fois douce et fraîche, avec une délicieuse amertume, plus prononcée que la veille. Finale sur de superbes amers. On croque dans le pomelo !

Master's Glass : nez plus frais, plus tonique, plus écorce que pulpe de pomelo. Bouche plus tendue, très Riesling, avec une matière douce et aérienne, et une finale plus explosive, sur des notes finement fumées. C'est rien moins que superbe !

Le soir, le Riedel  est plus tendu et le Master's plus rond. Allez comprendre...

Ne vous précipitez pas pour l'instant sur ce Sylvaner ! Nous n'en avons que six. Mais on va se réapprovisionner en début d'année prochaine...



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