lundi 14 octobre 2013

Un chenin vers le paradis ?


Au XIXème siècle, le Chenin était l'un des trois cépages blancs les plus plantés dans le Lot sous le nom de Rouxalin.  Au début des années 90 ont démarré des expérimentations pour relancer la production de vins blancs de qualité : des producteur ont accepté de participer en plantant du Viognier, du  Mauzac, du Chardonnay, de la Muscadelle, du Sauvignon et du Sémillon. Trois cépages ont été préférés : Sauvignon, Chardonnay et Viognier. C'est en 2000 que le Chenin est testé à son tour. Il s'avère très convaincant. On le retrouve aujourd'hui sur de nombreuses propriétés : Clos Triguedina, Floressas, Mercues, le Cèdre... où il est en général commercialisé sous l'appellation Vin de pays du comté tolosan.

Avec ces pièces longuesFabien Jouves s'est prêté aussi à l'exercice, et ma foi, pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ! Le raisin a été vendangé tardivement, ce qui explique que le bébé pèse 15,5 % d'alcool  (et quelques grammes de sucres résiduels totalement imperceptibles). La magie du Chenin opérant, l'équilibre est là, et il est impossible d'imaginer une telle richesse.

La robe est d'un or vraiment intense.

Le nez est très expressif, sur la pâte de coing, la pomme rôtie au beurre (la "tarte au pommes à la cannelle" pour Eric R), le miel...

La bouche est de grande ampleur, riche et dense, et en même temps très fraîche, sans être jamais dominé par l'acidité (totalement intégrée). Un léger perlant apporte du peps qui booste l'ensemble. On retrouve aussi une mâche calcaire, avec cette impression de "bouffer de la craie".

Finale de belle intensité sur le coing et la marmelade d'orange, avec cette amertume typique du cépage, très écorce d'agrume. 

Un vin qui mériterait d'être placé en pirate dans une dégustation de grands blancs de Loire. Il pourrait faire sensation !


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